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Crash du vol Rio-Paris : Air France et Airbus relaxés

Air France et Airbus ont été relaxés ce lundi 17 avril dans l'affaire du crash du vol Rio-Paris, en 2009, qui avait fait 228 morts.

Un jugement extrêmement symbolique. Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé lundi 17 avril Air France et Airbus concernant le crash du vol Rio-Paris, survenu en 2009.  Il a considéré que si des «fautes» avaient été commises, «aucun lien de causalité certain» avec l'accident n'avait «pu être démontré».

Les deux entreprises étaient jugées pour homicides involontaires, alors que 216 passagers et 12 membres d’équipage avaient trouvé la mort.

Le 1er juin 2009, le vol AF447 s’était abîmé dans l’océan Atlantique. Des débris et quelques corps avaient été retrouvés rapidement, mais il avait fallu attendre deux ans pour que la carlingue, qui enfermait la plupart des victimes, ne soit localisée, à environ 4.000 mètres de profondeur.

Les sondes Pitot au cœur du crash

Selon l’enquête, les pilotes ont été désorientés alors qu’ils étaient en vol de croisière et ne sont pas parvenus à rattraper le décrochage de l’appareil, en plein Pot au noir, zone située au-dessus de l’Atlantique et réputée pour ses conditions météorologiques très instables. Il en est ressorti que le givrage des sondes Pitot, qui permettent de calculer la vitesse de l’avion, a été l’élément déclencheur du drame, rendant très difficile le travail des pilotes. L’un d’eux avait alors pris une trajectoire montante, provoquant le décrochage (l’air ne porte plus suffisamment l’appareil, du fait de son angle).

Ce décrochage avait duré 4 minutes et 23 secondes jusqu’à l’impact avec l’océan. Ces derniers instants ont été décortiqués par des experts, via les discussions dans le cockpit enregistrées par les boîtes noires. Tandis que les interrogatoires ont permis à certains de pointer des erreurs de pilotage, des proches des victimes ont salué le travail de l’équipage, plongé «dans l’incompréhension totale» mais qui a «tout fait pour sauver l’avion».

En ce qui concerne les deux entreprises, c’est la question des mesures prises concernant les sondes Pitot qui prédomine. En effet, plusieurs incidents les concernant s’étaient déjà produits les mois précédents. Air France avait-elle suffisamment alerté et formé ses équipages, pour y faire face en vol ? Airbus avait-elle pris conscience de la gravité de ses problèmes, pour en avertir les compagnies ?

Pour le tribunal, Airbus a commis «quatre imprudences ou négligences», notamment ne pas avoir fait remplacer le modèle AA des sondes Pitot, qui semblait geler plus souvent, sur la flotte A330-A340, et le fait d'avoir fait preuve de «rétention d'information» par rapport aux compagnies. Air France a commis deux «imprudences fautives», liées aux modalités de diffusion d'une note d'information adressée à ses pilotes sur la panne des sondes. Pour autant, rien ne peut lier de façon certaine ces fautes à l’accident, a estimé la justice.

Lors du procès, qui a eu lieu en novembre et décembre dernier, de longs débats, souvent très techniques, s’étaient tenus. Les représentants du parquet avaient conclu que «nous ne sommes pas en mesure de requérir la condamnation d’Air France et d’Airbus». Une position qui a suscité l’indignation chez les parties civiles, mais qui fait écho au non-lieu initial prononcé par les juges d’instruction, en 2019, avant qu’un appel ne change cette décision et permette le procès. La défense avait plaidé la relaxe.

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