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Quelle majorité pour Macron ?

Avec une large majorité, Emmanuel Macron n’aura aucune excuse en cas d’échec de sa politique. Avec une large majorité, Emmanuel Macron n’aura aucune excuse en cas d’échec de sa politique. [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

La République en marche devrait remporter bien plus de la moitié des sièges à l’Assemblée dimanche. Mais la suite pourrait être délicate.

Grosse vague ou véritable tsunami ? A n’en pas douter, le mouvement d’Emmanuel Macron devrait remporter, dimanche, le second tour des élections législatives

Arrivés en tête du premier avec plus de 32 % des voix, La République en marche et son allié, le Modem, entendent transformer l’essai et disposer d’une majorité absolue sur les bancs de l’Assemblée nationale.

Deux scénarios possibles

Selon les dernières estimations, la coalition centriste pourrait obtenir entre 390 et 450 sièges sur 577, soit largement au-dessus de la majorité absolue (289 élus). Seule la droite, réunie sous la bannière UDF-RPR, avait dépassé ce seuil en 1993, avec 484 députés. C’est donc un nouveau pouvoir législatif qui s’annonce, plus jeune, plus paritaire et davantage issu de la société civile.

Une large majorité absolue permettrait à Emmanuel Macron de mener au pas de charge ses réformes, comme celle du Code du travail. Et ce, sans même avoir besoin de composer avec le parti de François Bayrou, qui n’a investi qu’une soixantaine de candidats. Un cas de figure plus que probable, selon le directeur général adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi, car «la tendance du premier tour se confirme, voire s’intensifie généralement au second».

Rarissime, une «correction du vote» due à un sursaut des électeurs n’est toutefois pas à exclure. En témoigne le sondage Elabe publié hier : plus de six Français sur dix (61 %) souhaitent que le scrutin de dimanche rectifie les résultats du premier tour, afin de ne pas donner une trop grande marge à LREM et une totale carte blanche au gouvernement.

Or, si la majorité absolue est obtenue de justesse, «c’est souvent dans ce cas que la contestation est la plus forte», rappelle Frédéric Dabi, citant l’exemple des députés frondeurs qui se sont fait entendre lors du quinquennat de François Hollande.

Des embûches à anticiper

Quoi qu’il en soit, la très probable majorité présidentielle risque d’être mise à l’épreuve dès les prochaines semaines. D’abord parce près de la moitié des candidats LREM n’a encore jamais exercé de mandat électoral – une situation inédite dans l’hémicycle. Un manque d’expérience qui pourrait les desservir face à l’opposition.

Par ailleurs, les nouveaux députés n'ont pas, pour la plupart, fait de carrière politique, et «beaucoup ont de bonnes situations professionnelles, dans le privé notamment, et jouissent d’une certaine autonomie», selon Frédéric Dabi. Une indépendance qui pourrait mettre à mal la discipline de parti.

Enfin, l’exécutif sera attendu au tournant sur ses résultats car, avec une large majorité, Emmanuel Macron n’aura aucune excuse en cas d’échec de sa politique.

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