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Soupçons d'emplois fictifs : Fillon placé sous le statut de témoin assisté

L'ex-candidat de la droite à l'élection présidentielle François Fillon à Paris, le 21 avril 2017 [Patrick KOVARIK / AFP/Archives] François Fillon a quitté la vie politique depuis son échec à la présidentielle. [Patrick KOVARIK / AFP/Archives]

François Fillon, déjà mis en examen dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de sa femme et de ses enfants, a aussi été placé fin juillet sous le statut de témoin assisté pour «escroquerie aggravée» dans cette affaire.

Mis en examen le 14 mars notamment pour «détournement de fonds publics» et «complicité et recel d'abus de bien sociaux», l'ex-candidat de la droite à l'élection présidentielle a été reçu fin juillet par les juges d'instruction pour être entendu pour la première fois sur le fond de l'affaire.

A l'issue de cette audition, les magistrats l'ont placé sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre celui de simple témoin et de mise en examen, pour un autre chef, celui d'«escroquerie aggravée».

L'affaire, révélée fin janvier, avait empoisonné la campagne électorale de l'ancien Premier ministre, parti favori de la course à la présidentielle jusqu’à sa défaite au premier tour.

Au cœur du dossier, les soupçons d'emplois fictifs de sa femme Penelope et de ses enfants au Parlement. Les investigations portent aussi sur les salaires touchés de mai 2012 à décembre 2013 par son épouse pour un emploi dans une revue littéraire, la «Revue des deux mondes», propriété d'un homme d'affaires proche de François Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière.

Le 16 mars, le parquet national financier avait délivré aux juges d’instruction un réquisitoire supplétif, élargissant le champ des investigations à des faits d'«escroquerie aggravée». Penelope Fillon avait été mise en examen le 28 mars, notamment pour «recel d'escroquerie aggravée».

Des documents saisis à l'Assemblée, en particulier une fiche de renseignements sur laquelle l'épouse du candidat avait déclaré en juillet 2012 un travail mensuel à la «Revue des deux Mondes» de seulement quatorze heures, intriguaient les enquêteurs.

Lors de son audition fin juillet, François Fillon a défendu la réalité des emplois d'assistants parlementaires de sa femme à l'Assemblée nationale, entre 1986 et 2013, lorsqu'il était député, ainsi que ceux de ses enfants Charles et Marie quand il siégeait au Sénat, entre 2005 et 2007.

Quatre personnes mis en examen

Les investigations se concentrent aussi depuis quelques mois sur les activités de 2F Conseil, la société que l'ex-Premier ministre avait créée en 2012, peu de temps avant de redevenir député. Les enquêteurs cherchent à savoir s'il y a pu y avoir d'éventuels conflits d'intérêts. Une perquisition s'est déroulée cet été au siège d'AXA. L'assureur alors dirigé par Henri de Castries, proche de François Fillon, avait demandé entre 2012 et 2014 à 2F Conseil d'exécuter plusieurs prestations pour lesquelles la société de l'ex-Premier ministre aurait perçu environ 200.000 euros.

A ce jour, quatre personnes sont mises en examen : les époux Fillon, Marc Joulaud (ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale), et Marc Ladreit de Lacharrière. Les deux enfants du couple Fillon ont été placés sous le statut de témoin assisté.

Désormais retiré de la vie politique, l'ancien Premier ministre, âgé de 63 ans, a rejoint début septembre, en tant qu'associé, la société de gestion d'actifs et d'investissement Tikehau Capital.

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