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Universités : les blocages se poursuivent

Des étudiants bloquant un bâtiment de l'université de Strasbourg pour protester contre la réforme de l'accès à l'enseignement supérieur le 10 avril 2018 [FREDERICK FLORIN / AFP] Des étudiants bloquant un bâtiment de l'université de Strasbourg pour protester contre la réforme de l'accès à l'enseignement supérieur. [FREDERICK FLORIN / AFP]

Les blocages se sont poursuivis mardi dans plusieurs universités pour protester contre les nouvelles modalités d'accès à la fac, tandis que la ministre Frédérique Vidal mettait en garde contre «une instrumentalisation» par «les extrêmes».

La Coordination nationale étudiante (CNE) avait appelé à une journée de mobilisation. Quelque 1.200 personnes ont défilé de la Sorbonne à Jussieu à Paris en début d'après-midi pour protester contre la loi Vidal, et plus largement contre la politique d'Emmanuel Macron.

«Lycéens, étudiants, chômeurs et salariés, c'est tous ensemble qu'il faut lutter car c'est tous ensemble qu'on va gagner», scandaient les participants.

A Lille, un cortège de 200 à 300 étudiants et professeurs est parti vers 15H00 de la place de la République, dans le calme.

Trois universités sont toujours entièrement bloquées depuis plusieurs jours, voire semaines: Paul-Valéry à Montpellier, Jean-Jaurès à Toulouse, et Paris-8. 

Frédérique Vidal a déploré mardi «le retour d'une certaine extrême gauche» et «d'une certaine extrême droite» qui «cherchent à en découdre» sur le site universitaire de Tolbiac (qui dépend de Paris-1), bloqué depuis fin mars par des étudiants et des militants. Ce n'est «pas acceptable», a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur à l'Assemblée nationale.

Dans plusieurs facs, la situation restait mouvante, entre nouveaux blocages et occupations levées chaque jour. A la mi-journée, le ministère de l'Enseignement supérieur chiffrait à «moins de dix» les sites universitaires perturbés sur les 400 que compte le territoire. 

 
Des CRS escortent des étudiants à l'extérieur de l'université de Nanterre le 9 avril 2018 [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP/Archives]
Des CRS escortent des étudiants à l'extérieur de l'université de Nanterre le 9 avril 2018 [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP/Archives]

Nanterre, fac emblématique de région parisienne d'où était partie la contestation en Mai 68, a rouvert mardi, au lendemain de l'intervention musclée de CRS dans un bâtiment occupé par des personnes qui n'étaient pas des étudiants, selon la direction. Parmi les sept personnes interpellées, six n'ont pas encore été entendus tandis qu'un seul a été relâché. «J'ai été traîné. On voulait le dialogue et on a été sorti de force», a déploré mardi un doctorant en philo auprès de l'AFP.

Les syndicats Sud éducation, le Snesup et l'Unef ont condamné l'intervention de la police. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux l'a justifiée, affirmant qu'«une infime minorité, souvent de personnes qui sont extérieures à l'université, n'empêcheront pas la tenue des cours».

La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait de son côté assuré lundi que 2018 ne serait pas «une année perdue».

A Montpellier, à l'université Paul Valéry, plus de 800 examens dématérialisés concernant quelque 15.000 étudiants seront organisés d'ici le 20 avril, a indiqué son président, Patrick Gilli à l'AFP.

A Lille, sur le campus de sciences juridiques politiques et sociales de Moulins, les étudiants convoqués pour leurs examens entraient en début de matinée dans le calme. Corentin, étudiant en L2 en sciences politiques compte écrire «en grève» sur sa copie.

«L'enjeu c'est quand même l'année», estime pour sa part Diane (prénom modifié), dans la même licence. «Ça va dépendre de ce qui se passe. La prof, qui est en grève, va venir faire une intervention avant. Si elle nous dit 'ne faites pas' l'épreuve, on ne la fera pas.»

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