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Ce que l'on sait de Jean-Marc Reiser, le principal suspect dans l'enlèvement de Sophie Le Tan

Le nom de Jean-Marc Reiser est cité dans les médias le 15 septembre dernier, huit jours après la disparition inquiétante d'une étudiante en économie-gestion de 20 ans[Capture d'écran Youtube]

Tandis que Jean-Marc Reiser, le principal suspect dans la disparition de Sophie Le Tan, sera entendu le 5 octobre prochain, retour sur l'histoire d'un homme qui traîne un lourd passé judiciaire. 

Le nom de Jean-Marc Reiser est cité dans les médias le 15 septembre dernier, huit jours après la disparition inquiétante d'une étudiante en économie-gestion de 20 ans, qui visitait un appartement à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg

coupable de deux viols

Les policiers sont remontés jusqu'à lui grâce à des données téléphoniques, et ont rapidement procédé à une perquisition à son domicile de Schiltigheim. Là, ils ont trouvé, malgré un nettoyage récent, des traces de sang appartenant à Sophie Le Tan, ainsi qu'un deuxième ADN féminin. Dans la nuit du 17 au 18 septembre, Jean-Marc Reiser est mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration. 

Face aux policiers, l'homme de 58 ans a décidé de garder le silence. Mais ce n'est pas la première fois qu'il est confronté à la justice. Son premier crime remonte à 1995, sur une route des Landes. Jean-Marc Reiser y a abusé d'une auto-stoppeuse allemande sous la menace d'une arme. L'année d'après, il a, à plusieurs reprises, violé une ex-maîtresse.

Il a été interpellé en 1997, lors d'un contrôle de routine par des douaniers dans le Doubs. Ces derniers mettront la main sur un véritable arsenal dans sa voiture : armes de poing, fusil à pompe, cagoules... Ils retrouveront aussi des stupéfiants et des images pornographiques amateurs, qui permettront aux policiers de faire le lien avec le premier viol

Impliqué dans une autre disparition ?

Il fut condamné en 2001 par la cour d'assises du Doubs à quinze ans de prison pour ces deux viols. Il avait écopé de huit mois ferme supplémentaires, pour avoir tenté de s'échapper du Palais de justice de Besançon en 2000, lors d'une audience qui examinait sa remise en liberté. 

Après ces condamnations, il sera de nouveau inquiété en 2001 pour une affaire d'enlèvement. Celui de Françoise Hohmann, disparue en 1987 à Strasbourg. Jean-Marc Reiser, alors habitant du quartier de Hautepierre, est le dernier client que cette vendeuse d'aspirateurs à domicile âgée de 23 ans a rencontré avant de disparaître à tout jamais.

Mais il a finalement été acquitté par la cour d'assises du Bas-Rhin, malgré les convictions des proches de la disparue : «C'est un individu très grand, impressionnant, qui était froid comme s'il n'éprouvait pas de sentiments», a décrit la sœur de Françoise Hohmann, Valérie Gletty, à France 3 Régions. «J'étais convaincue qu'il était impliqué dans la disparition de Françoise. C'était mon intime conviction. J'ai le sentiment qu'en 2001, il est passé entre les mailles du filet», a-t-elle ajouté, le décrivant comme quelqu'un d'«intelligent», avec «un raisonnement structuré» qui «s'exprimait très bien». 

Pluricondamné et étudiant

Ses déboires judiciaires ne se sont pas arrêtés là : il a de nouveau été condamné à de la prison ferme en 2012, puis à des travaux d'intérêt général en 2016, pour avoir volé des anesthésiants chez des vétérinaires. Sa dernière condamnation en date remonte à 2017, quand il a écopé de cinq mois ferme après une perquisition lors de laquelle les policiers avaient retrouvé des objets à la provenance douteuse à son domicile. 

Jean-Marc Reiser était inscrit en troisième année d'archéologie byzantine à la faculté de Strasbourg, où étudiants et professeurs brossent le portrait d'un homme inquiétant. «Il était grand, massif, impressionnant physiquement. Il suscitait la méfiance», se souvient le doyen Jean-Yves Marc, interrogé par France 3 Régions. «Les étudiantes me disaient souvent qu'elles avaient peur en sa présence [...] Elles trouvaient cet homme lourd et déplacé».

Une méfiance partagée par le corps professoral, malgré le fait qu'il soit «particulièrement assidu, fréquentant la bibliothèque matin, midi et soir». «C'est la première fois que des collègues me disent qu'ils ne voulaient plus travailler avec l'un [des étudiants]. Jean-Marc Reiser avait souvent des propos déplacés». 

D'après la voisine du principal suspect, il avait hébergé une jeune étudiante en mai dernier. Cette dernière s'y était sentie mal à l'aise, puis effrayée, au point de s'enfuir en pleine nuit pour se réfugier chez la voisine avant de rentrer chez elle, au Nigeria. 

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