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Affaire Benalla : le manifestant molesté a fourni un certificat médical antidaté, selon le JDD

Alexandre Benalla, ancien collaborateur d'Emmanuel Macron, (capuche grise) lors d'une manifestation, le 1er mai 2018 à Paris [Naguib-Michel SIDHOM / AFP] Alexandre Benalla, ancien collaborateur d'Emmanuel Macron, (capuche grise) lors d'une manifestation, le 1er mai 2018 à Paris [Naguib-Michel SIDHOM / AFP]

Le certificat médical relevant des blessures sur le jeune homme molesté par Alexandre Benalla le 1er Mai et transmis à la justice a été antidaté, selon des informations publiées par le Journal du Dimanche.

Le 22 juillet, l'ancien collaborateur du président de la République Emmanuel Macron avait été mis en examen pour «violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité temporaire de travail» (ITT), sur la base des images le montrant en train de rudoyer, sans arme, un couple en marge d'une manifestation du 1er Mai place de la Contrescarpe à Paris.

Mais l'avocat des deux jeunes gens, qui s'étaient portés partie civile trois jours plus tard, réclamait depuis une aggravation des charges, notamment au vu des blessures supposées du jeune homme. Il avait produit à cet effet un certificat médical du médecin généraliste de Georgios D., qui évaluait à six jours l'ITT du jeune homme.

Une visite le 23 juillet

Dans ce document, daté du 11 mai, le docteur "évoque des traces de coups sur la poitrine et une raideur cervicale", avait déclaré Me Sahand Saber le 25 juillet. Seulement, «la médecin qui l'a délivré a admis devant la police avoir antidaté le document», écrit le JDD.

Le patient «est venu me voir le 23 juillet en m'expliquant qu'il était impliqué dans l'affaire Benalla et que son avocat lui demandait une certificat médical (...). Je le reçois rapidement dans l'après-midi et je lui ai fait le certificat que vous avez» sans nouvelle consultation, a-t-elle déclaré aux enquêteurs le 20 septembre, selon le procès-verbal rapporté par le JDD.

La praticienne a néanmoins confirmé la réalité de la consultation du 11 mai, où le jeune cuisinier grec s'était plaint de douleurs cervicales en raison de «coups de matraques» reçus le 1er mai. L'avocat du manifestant a pour sa part pointé la responsabilité du médecin.

«Georgios n'ayant pas eu copie des ces constatations, il est retourné la voir le 23 juillet, elle a cherché dans ses archives et elle lui a imprimé ce certificat», a dit Me Sahand Saber. «A aucun moment, il ne pensait se faire remettre un document antidaté, il pensait que c'était une copie», a-t-il fait valoir.

Le 14 mai, lors d'un nouveau rendez-vous, le médecin lui avait prescrit des anti-inflammatoires et établi un certificat d'arrêt de travail, notant qu'il s'était «bloqué le dos» la veille «en prenant sa douche», selon le JDD.

UN INTERROGATOIRE DÉBUT OCTOBRE

Dans ce dossier, Georgios D., 29 ans, et sa compagne de 30 ans, Chloé P., ont été auditionnés le 19 septembre par les juges d'instruction. Devant les magistrats, ils ont reconnu des jets de projectiles - une carafe d'eau et un cendrier - vers les CRS, à l'origine de leur interpellation musclée.

Placés en garde à vue pour ces faits le 2 octobre, ils sont convoqués au tribunal correctionnel pour y être jugés l'an prochain pour «violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique».

Outre les violences en réunion, Alexandre Benalla reste aussi mis en examen pour «immixtion dans l'exercice d'une fonction publique», «port public et sans droit d'insignes réglementés», «recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection» et «recel de violation du secret professionnel».

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