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Handicap : le difficile accès à l'emploi malgré la loi

En France, le taux de chômage des personnes handicapées est quasiment deux fois plus élevé comparé aux autres demandeurs d'emploi. [Photo d'illustration. Fred Tanneau / AFP]

Ce lundi 3 décembre a lieu la Journée internationale des personnes handicapées. L'occasion de rappeler qu'en France, malgré les textes, l'accès à l'emploi des personnes concernées reste encore très compliqué.

Premier constat, le pays compte aujourd'hui environ 500.000 demandeurs d'emploi handicapés. Un chiffre record qui, entre septembre 2016 et septembre 2017, a augmenté presque deux fois plus vite que l'ensemble des chômeurs.  

Selon l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH), organisme de référence quant à l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap, leur taux de chômage s'établit ainsi à 19 %, alors qu'il est de 9,3 % pour les autres demandeurs d'emploi.

Des freins à l'emploi multiples

D'une part, du côté des personnes handicapées, la première difficulté pour trouver du travail se situt surtout au niveau de l'âge.

En France, un chômeur handicapé sur deux a en effet plus de 50 ans. Dans le même temps, il y a un déficit de formation, puisque seul un handicapé sur deux a un niveau Bac ou plus.

Cela s'explique par le fait que souvent, dans huit cas sur dix en moyenne, la personne ne naît pas handicapée, mais le devient, généralement après l'âge de 16 ans, après un accident ou une maladie, par exemple.  

Leurs scolarité ou parcours de formation est alors brutalement arrêté, ce qui rend difficile leur entrée dans le monde du travail. 

D'autre part, du côté des employeurs, ce qui bloque les chefs d'entreprises, ce sont les stéréotypes qui, de nos jours persistent encore.

Diverses enquêtes ont ainsi démontré que les patrons redoutent une mobilité réduite ou un faible niveau intellectuel.

Or, dans la réalité, 80 % des personnes handicapées ont un handicap qui est invisible. Ce sont, par exemple, les allergies, ou les troubles musculosquelettiques.

Tout compte fait, une personne handicapée a encore aujourd'hui trois fois moins de chances que les autres de trouver un emploi, et deux fois plus de risques d’être au chômage.

Des amendes pour éviter la loi

Pourtant, la loi sur le handicap de 2005 est claire et impose que «toutes les entreprises de plus de 20 salariés ont l'obligation d'intégrer dans leurs effectifs 6 % de travailleurs handicapés».

Car, dans le cas contraire, elles s'exposent à une amende qui peut aller de 4.000 à 6.000 euros par an et par emploi manquant.

Lors de son élection, en 2017, Emmanuel Macron s'était engagé à faire du handicap une priorité.

Sur le seul volet de l'emploi, le gouvernement a à cet égard engagé une réforme de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés.

Si le quota de 6 % demeure, le dispositif réglementaire est en cours de simplification. Mais les associations craignent que cela ne suffise pas pas à inverser la courbe du chômage.

Elles insistent notamment sur le fait qu'il faille rendre pérenne tous les fonds alloués à l’insertion des personnes handicapées.

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