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«Gilets jaunes» : «Il n'y aura pas de carabistouille» sur les promesses d'Emmanuel Macron, assure Richard Ferrand

Richard Ferrand, le président LREM de l'Assemblée nationale Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand en appelle aux parlementaires pour que les mesures annoncées par Emmanuel Macron sur le pouvoir d’achat soient applicables dès le 1er janvier, comme prévu par le chef de l'Etat. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Dans une interview au Journal du dimanche, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a assuré, ce dimanche 26 décembre, qu'«il n'y aurait pas de carabistouille» au sujet des promesses d'Emmanuel Macron sur le pouvoir d'achat, notamment sur les 100 euros par mois supplémentaires pour tous les salariés au Smic.

«L'engagement du Président sera tenu, le Parlement en sera le garant», affirme Richard Ferrand à l'hebdomadaire du dimanche, alors que le flou demeure sur l'application des mesures annoncées par le chef de l'Etat lundi 10 décembre, en réponse à la crise des gilets jaunes. Pour rappel, elles consistent en une hausse de 100 euros par mois pour les salariés au niveau du Smic, en l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois, en des heures supplémentaires sans impôts ni charges et en le versement d'une prime exceptionnelle facultative.

Le président de l'Assemblée nationale ne veut laisser personne de côté. «L'enjeu, c'est que la totalité des salariés payés au Smic en bénéficie, bien au-delà de ceux qui touchent la prime d'activité. Crédit d'impôt, baisse des charges salariales… Tout est à l'étude», explique-t-il. Mais pas question pour lui que ceux qui profitent de ces mesures paient plus d'impôts, en raison d'une hausse de leurs revenus. «Si nécessaire, nous modifierons la première tranche de l'impôt sur le revenu pour que personne ne soit pénalisé. On ne reprendra pas d'une main ce qui aura été donné de l'autre.»

Le projet de loi débattu dès jeudi

Pour Richard Ferrand, le timing indiqué par Emmanuel Macron, qui souhaite que ses propositions entrent en vigueur dès le 1er janvier, pourra être respecté, malgré les doutes affichés par certains. Mais pour cela, le député du Finistère «en appelle à la responsabilité des parlementaires».

«Il serait paradoxal de retarder volontairement l'adoption de mesures sociales urgentes, surtout de la part de partis politiques qui ont soutenu les "gilets jaunes" !», poursuit-il. Le projet de loi qui contient les promesses d'Emmanuel Macron «sera discuté dès jeudi par ­l'Assemblée et vendredi par le Sénat», précise l'éphémère ministre de la Cohésion des territoires.

Un déficit de 3,4 % en 2019

Quant au coût de ces mesures pour les finances publiques, Richard Ferrand indique qu'«elles seront coûteuses puisqu'elles sont massives». Il souligne que «plus de 10 milliards d'euros seront injectés dans le pouvoir d'achat des Français», en prenant en compte les engagements du président de la République ainsi que ceux annoncés par le gouvernement début décembre (annulation de la hausse des taxes sur les carburants, ainsi que de l'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz, suspension du durcissement du contrôle technique automobile).

Ce macroniste de la première heure confirme ainsi que le déficit l'an prochain sera «plus élevé que prévu, sans doute à 3,4 % du PIB», contre 2,8 % attendus initialement. «Mais il s'agit d'un pic conjoncturel», certifie-t-il, ajoutant que «la transformation du CICE en baisse des charges pérenne représente un effort exceptionnel estimé à 0,9 %». «Nous serons donc à 2,5 % en 2020», conclut-il.

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