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Plus d'un quart des espèces présentes sur le territoire français menacées de disparition

Les effectifs de la Noctule commune, une espèce de chauves-souris, ont diminué de 51 % entre 2006 et 2016 en France métropolitaine. Les effectifs de la Noctule commune, une espèce de chauves-souris, ont diminué de 51 % entre 2006 et 2016 en France métropolitaine.[Kamran Safi via Wikimedia Commons]

Plus d'un quart (26 %) des quelque 5 000 espèces évaluées par les scientifiques, implantées en France métropolitaine et en outre-mer, sont aujourd'hui menacées de disparition, selon l’édition 2018 des «chiffres-clés de la biodiversité».

Dans le détail, 3 % des espèces sont d'ores et déjà éteintes, 4 % en danger critique, 6 % en danger et 13 % vulnérables. Au niveau géographique, le risque de disparition «est nettement plus élevé dans les outre-mer (40 %) par rapport à la métropole (22 %)», note l'étude dressée par le Commissariat général au développement durable, qui souligne que moins de 3 % des espèces connues en France métropolitaine et ultramarine ont pour l'instant été évaluées.

Et la situation ne fait que se dégrader, alors que la France héberge aujourd'hui 10 % de la biodiversité mondiale. Dans l'Hexagone, le risque d'extinction des amphibiens, oiseaux nicheurs, mammifères et reptiles a augmenté de 15,2 % entre les périodes 2008-2009 et 2015-2017.

Les oiseaux «spécialistes» et les chauves-souris grandement menacés

Concernant les espèces en grand danger, le rapport met en exergue les oiseaux communs dits «spécialistes», c'est-à-dire liés à un habitat particulier (agricole, forestier, milieux bâtis), qui «sont de bons marqueurs des pressions exercées sur les milieux». Leur population en France métropolitaine a diminué en moyenne de 22 % entre 1989 et 2017, les plus touchés étant les oiseaux vivant dans les milieux agricoles (33 %) et bâtis (30 %).

Quant aux chauves-souris, dont «l’évolution des effectifs est un bon marqueur du niveau de pression exercé par les activités humaines sur la biodiversité», elles ont perdu 38 % de leur population en France métropolitaine en seulement dix ans (2006-2016).

Les Loups, lynx et ours mieux implantés

Mais le tableau n'est pas entièrement noir, d'après le rapport chapeauté par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Les oiseaux dits «généralistes», c'est-à-dire peuplant une grande variété d'habitats, voient leur nombre augmenter depuis trente ans (+19 %) en métropole.

La tendance est également positive pour les grands prédateurs (loups, lynx et ours) qui, même s'il restent menacés, élargissent leur présence en France métropolitaine. Ainsi, en 2017, ils ont été observés régulièrement sur 5,5 % du territoire. C'est le loup qui a connu la plus forte expansion spatiale, avec une progression de 2,8 points entre 2003 et 2017. Pour les auteurs de l'étude, cette évolution est le fruit, entre autres, «des divers plans nationaux d’actions, des programmes de réintroduction pour l’ours et le lynx et de la mise en place d’aires protégées».

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