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Canicule : le pays en alerte rouge

Les Français s'apprêtent à affronter des températures extrêmes, qui pourraient dépasser les 40 °C. Les Français s'apprêtent à affronter des températures extrêmes, qui pourraient dépasser les 40 °C. [© KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Le mercure grimpe, la prévention suit. Alors que la canicule devrait atteindre son pic jeudi et vendredi, l’Hexagone mouille la chemise pour s’organiser en conséquence.

Dans le centre et le sud du pays, tous les secteurs – des crèches aux maisons de retraite, en passant par le monde agricole ou le milieu carcéral – s’apprêtent à affronter des températures extrêmes, qui pourraient dépasser les 40 °C. Une vague de chaleur inédite venue du Sahara, qui ravive le souvenir de l’épisode d’août 2003, au cours duquel 19.000 personnes avaient péri sur le territoire en deux semaines. Preuve que la prudence n’est pas de trop. C’est donc avec appréhension, mais préparation, que les 78 départements désormais en vigilance orange s’organisent pour éviter le pire.

La fièvre des services publics

Au-delà des messages de prévention diffusés par les autorités et relayés un peu partout, la fournaise annoncée a d’abord conduit les métropoles, comme Paris, à prendre une série de mesures d’urgence, telles l’installation de brumisateurs, la distribution de gourdes aux sans-abri, mais aussi des réductions sur les transports en commun, ou encore des restrictions de circulation, afin de ne pas aggraver la qualité de l’air. Que ce soit à Lyon, Strasbourg, Grenoble ou Marseille (une première), seuls les véhicules les moins polluants sont ainsi autorisés à rouler ce jeudi.

Un coup de frein qui n’épargne pas grand monde. Si cafetiers et glaciers vont devoir faire du zèle, les entreprises du BTP, de l’énergie ou des transports ont, elles, décalé les horaires de travail, ralenti les cadences de production et surveillent de près matériel et infrastructures. Quant aux agriculteurs, ils se montrent exceptionnellement vigilants à leurs bêtes et à leurs cultures. Même les équipes de la Coupe du monde féminine de football auront droit à des boissons spéciales contre la déshydratation.

Urgences et prisons en surchauffe

Côté services publics, la prévention est aussi de mise. Alors que les collégiens passeront finalement le brevet la semaine prochaine, plusieurs centaines d’écoles fermeront leurs portes jusqu’à lundi, pour «la sécurité des élèves». Dans les établissements de santé, une «réserve sanitaire» composée de soignants pourra être mobilisée, afin de renforcer les services en surchauffe, à commencer par les urgences, en grève depuis plus de trois mois pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels.

La canicule s’annonce également très longue derrière les barreaux, le mercure rendant encore plus déplorables les conditions d’incarcération des 71.000 détenus du pays. Et les quelques mesures pour y remédier (distribution de ventilateurs, arrosage des façades de prisons, accès facilité aux douches...) restent largement insuffisantes, estiment les associations.

Quelles solutions au long terme ?

Ces pics de chaleur risquant de se répéter à l’avenir, tout l’enjeu est d’apporter une réponse sur la durée. Or, le Haut conseil pour le climat, créé par l’Elysée fin 2018, a lui-même appelé l’Etat à revoir sa stratégie contre le réchauffement de la planète.

Pour le comité d’experts, il faut un train de réformes structurelles pour mettre le climat «au cœur de l’action publique», tout en inscrivant l’enjeu dans la loi. Quitte à remettre en question le modèle économique en partie responsable du dérèglement ?

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