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Des chercheurs s’en prennent à Thomas Pesquet, en lui disant de s’occuper de la Terre plutôt que de l’espace

Thomas Pesquet devrait retourner dans l’espace en 2020 ou 2021.[Martin BUREAU / AFP]

Star française de la conquête spatiale, Thomas Pesquet a été pris à parti par une tribune de plusieurs chercheurs, lui demandant, pour des raisons écologiques, de «se prononcer contre l’exploration spatiale».

Alors que l’astronaute avait indiqué qu’il n’y a pas de «plan B» pour sauver la planète, des scientifiques de l’Atelier d’écologie politique de Toulouse l’ont pris au mot en lui demandant si «à l’ère du dérèglement climatique et de la catastrophe écologique, la conquête spatiale est vraiment une priorité. Et à quel coût écologique ?»

Des questions posées en réaction aux déclarations récentes de l’astronaute, qui a déclaré en marge du salon du Bourget qu’il aimerait bien aller sur la Lune. Par ailleurs, le directeur de l’Agence spatiale européenne, Jan Wörner, a proposé au Français de «retourner très bientôt dans l’espace», au sein de l’ISS, possiblement à la fin de l’année 2020 ou au début de 2021.

l'astronaute est devenu un symbole

Les chercheurs demandent ainsi à l’astronaute s’il est prêt à renoncer, au nom de son engagement pour l’environnement, à cette nouvelle mission sur la station internationale, ce qui aurait un «impact symbolique décisif».

Ils s’expliquent en indiquant que «l’exploration spatiale requiert des ressources considérables qui ont un impact écologique», alors que «certains parmi (eux) ont décidé d’arrêter ou de ralentir leurs recherches en neurosciences, nanomédecine, archéologie, nanoélectronique ou astronomie» pour ces raisons.

le tourisme spatial, une hérésie pour les signataires

Les signataires de la tribune demandent enfin à Thomas Pesquet de se prononcer pour l’interdiction du tourisme spatial et réclament un «moratoire sur la conquête martienne». Cette dernière, dont l’objectif d’établir des colonies complètement autonomes sur la planète rouge n’est «qu’une bien lointaine utopie», masque selon eux le fait que «l’humanité n’a pas une nécessité absolue à quitter la Terre, mais elle a une nécessité urgente à trouver comment y rester avec des conditions de vies décentes pour tous».

A propos du tourisme spatial, ils s’indignent à la fois des sommes folles dont il est question (58 millions de dollars pour un voyage de 30 jours et 35 000 dollars la nuit à bord de l’ISS), du risque qui pèse sur l’écosystème s’il venait à se développer, mais aussi du décalage avec les scénarios préoccupants pour l’avenir, lié au réchauffement climatique : «D’ici quelques décennies, alors que des centaines de millions de personnes auront été contraintes à l’exil climatique, que des zones entières seront devenues désertiques, et que les barrières de corail auront fini de disparaître, des ultra-riches pourront prendre des navettes spatiales pour aller contempler ce beau spectacle depuis là-haut : "Oh ! ici, une ancienne île presque submergée ! Oh ! de là, on voit super bien la désertification du Pakistan."»

La réponse de Thomas Pesquet sera scrutée de près.

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