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Benjamin Griveaux passe ses concurrents au lance-flamme et révèle sa stratégie

Les critiques du candidat aux municipales à Paris laissent entrevoir la démarche de LREM.[© JOEL SAGET / AFP]

«Abrutis», «fils de p...e», «il n'a pas les épaules»... Benjamin Griveaux, nouveau candidat officiel de LREM aux municipales à Paris en 2020, n'y va pas de main morte quand il s'agit de parler – en privé – de ses concurrents.

Alors qu'il tient ce jeud soir son premier meeting officiel de campagne de Benjamin Griveaux, au Théâtre Libre (10e), l'hebdomadaire Le Point révèle en effet ce mercredi 17 juillet les propos pour le moins «fleuris» tenus par l'ancien porte-parole du gouvernement. Peu avant l'investiture du parti présidentiel, les 9 et 10 juillet dernier, il a notamment critiqué les nombreuses candidatures (jusqu'à six) dans son camps : «il y a un abruti chaque jour qui dit qu'il veut être maire de Paris».

Avant de passer ses concurrents à la moulinette : «[Hugues] Renson, c'est un fils de p…, on le sait depuis le premier jour. Mounir [Mahjoubi]… bon… no comment.» Même tarif pour son principal rival, Cédric Villani : «il n'a pas les épaules pour encaisser une campagne de cette nature. Il ne verra pas venir les balles, il va se faire désosser».

Même si dans la foulée des révélations de ses paroles, Benjamin Griveaux a «appelé les personnes citées pour s'excuser auprès d'elles», voilà qui ne va pas améliorer son image – cassante et hautaine – et l'aider à rassembler son camp, où de nombreuses inimités demeurent.

Alors que Cédric Villani et Hugues Renson avaient déjà botté en touche concernant un éventuel ralliement, ce ne sont pas ces propos qui vont les inciter à se ranger derrière le vainqueur. Le mathématicien a d'ailleurs récemment posé pour une photo aux côtés d'Anne Hidalgo.

De plus, ce proche de la première heure d'Emmanuel Macron a confirmé que la décision de la Commission nationale d'investiture de LREM était jouée d'avance. Avant même son investiture, Benjamin Griveaux a assuré : «je sais exactement ce que l'on va faire et sur quel calendrier, mais ça, c'est entre le président et moi. [...] Tout cela est très réfléchi depuis le début».

Les stratégies nationales et parisiennes de LREM dévoilées

Plus largement, celui qui est aussi député de Paris expose la démarche macroniste pour tenir en respect le centre-droit : «Pourquoi est-ce qu'on fait entrer [Franck] Riester [Agir] au gouvernement ? Pour tenir les mecs d'Agir, tout cela n'est pas le fruit du hasard». 

Enfin, localement, Benjamin Griveaux se livre aussi sur sa stratégie pour la municipale parisienne : «contrairement à ce que racontent tous les abrutis depuis vingt ans, Paris ne se gagne pas à gauche, mais ça se gagne au centre. Et pour gagner au centre, il faut prendre des voix à droite».

Le candidat LREM, qui affime «tenir par les c... depuis le début» Pierre-Yves Bournazel (élu parisien Agri et macron-compatible), entend ainsi profiter de la fracturation du parti LR, que Rachida Dati aura du mal à unifier. Benjamin Griveaux devrait donc largement évoquer des thèmes chers à la droite pendant sa campagne, comme la sécurité ou encore la propreté.

Il pourra ainsi surfer sur la droitisation de la base électorale macroniste à Paris, déjà aperçu lors des élections européennes :

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