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Réforme des retraites : Jean-Paul Delevoye rappelé à l'ordre par Emmanuel Macron et Edouard Philippe

Un couac gouvernemental. Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont exprimé leur colère en Conseil des ministres ce jeudi 7 novembre, en réaction aux propos de Jean-Paul Delevoye sur la réforme des retraites.

Dans une interview, le Haut-commissaire chargé de ce dossier a fermé la porte à l'application de la «clause du grand-père», entrant en contradiction avec la position du président et du Premier ministre.

Cette clause consisterait à appliquer la réforme des retraites qu'aux nouveaux entrants sur le marché du travail (et non à tous les salariés), décalant ainsi son entrée en application de près de quarante ans. Dans une interview au Parisien, parue mercredi, Jean-Paul Delevoye s'est montré radicalement opposé à cette possibilité. «Cela reviendrait à créer un quarante-troisième régime. C'est impossible ! Si on fait la 'clause du grand-père' pour une profession, il faut la faire pour tout le monde, question d'équité, ça veut dire que l'on renonce à la réforme», a-t-il déclaré au quotidien.

Une prise de position qui a passablement agacé Emmanuel Macron et Edourd Philippe. En effet, selon Le Parisien, le chef de l'Etat veut absolument garder dans son jeu la «carte maîtresse» que constitue cette fameuse clause, vue comme un moyen de calmer la grogne et sauver sa réforme si le mouvement social lancé contre elle - et dont le point d'orgue sera la grève du 5 décembre - venait à prendre de l'ampleur. Interrogé mercredi, Edourd Philippe a immédiatement contredit Jean-Paul Delevoye, en assurant que toutes les pistes restaient ouvertes.

Puis, lors du Conseil des ministres de jeudi, Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont sévèrement recadré le Haut-commissaire, absent, sans le nommer. «Je vous demande de ne pas expliquer dès maintenant ce que serait une bonne ou une mauvaise réforme, en dehors de ce que disent le président et le Premier ministre», a tonné Emmanuel Macron selon Le Parisien.

«Pas de divergences de ligne à l'intérieur du gouvernement»

Même agacement chez Edouard Philippe, qui n'a pas digéré qu'un membre du gouvernement puisse «acter ainsi publiquement son désaccord sur un sujet aussi explosif» que la réforme des retraites, selon un participant au Conseil des ministres interrogé par un journaliste de France 3.

La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye et le délégué général de LREM Stanislas Guerini ont depuis tenté de calmer le jeu dans les médias. «Il n'y a pas de divergences de ligne à l'intérieur du gouvernement» sur la réforme des retraites, a assuré jeudi la première, expliquant que Jean-Paul Delevoye avait «simplement indiqué une préférence qui était la sienne» et «que toutes les options [restaient] bien sur la table».

«Jean-Paul Delevoye a travaillé depuis un an, il est légitime à pouvoir donner sa préférence», mais «moi je crois qu'aujourd'hui on doit pouvoir garder les différentes pistes de transition sur la table», a de son côté déclaré Stanislas Guerini. De quoi en tout cas fragiliser la position du Haut-commissaire au sein du gouvernement.

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