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Selon une intelligence artificielle, Shakespeare n'a pas écrit tout Shakespeare

Une des rares représentations de William Shakespeare, réalisée en 1610 et entreposée à Londres. [© LEON NEAL / AFP]

La rumeur n'en serait donc pas une ? Shakespeare, l'un des plus grands poètes et dramaturges de la culture britannique, ne serait en réalité pas l'auteur de toutes les pièces qu'on lui attribue, ou du moins pas le seul.

C'est ce qu'affirme une intelligence artificielle conçue par le chercheur tchèque Petr Plechác, de l'Académie des sciences tchèques. Alors que, selon une légende urbaine tenace, William Shakespeare aurait fait appel à plusieurs scribes (jusqu'à soixante-dix, selon des spécialistes) pour écrire ses dizaines d'œuvres, l'algorithme en question vient de donner enfin raison aux partisans de cette thèse de la supercherie, rapporte le magazine Usbek & Rica.

Le magazine du MIT, célèbre université américaine et l'un des meilleurs centres de recherche scientifique au monde, explique ainsi comment Petr Plechác, grâce au «machine learning» (apprentissage automatique), a mis au point un programme d'intelligence artificielle (IA) capable d'analyser les styles d'écriture de Shakespeare et d'un autre auteur de la fin du XVIe siècle, John Fletcher.

«Deux auteurs ont été impliqués»

Après avoir «avalé» une bonne partie des œuvres de chacun des deux écrivains et analysé les différentes caractéristiques (rythme, style, vocabulaire...), l'IA a appliqué ce qu'elle avait appris sur la pièce «Henri VIII» – que beaucoup considèrent comme imaginée et rédigée par ledit John Fletcher. Conclusion (après des siècles de mystère, quand même): l'œuvre a en fait été écrite à quatre mains, selon l'ordinateur.

«L’IA a pu différencier très nettement les styles des deux auteurs. Et appliqué au texte d’Henri VIII, il apparaît clairement que les deux auteurs ont été impliqués», conclut Petr Plechac. Dans le détail, l'icône de la dramaturgie d'outre-Manche aurait bel et bien rédigé les deux premières scènes, mais Fletcher se serait chargé des quatre suivantes, avant qu'ils ne se partagent le travail pour le reste de la pièce.

En France, c'est Molière qui, depuis un siècle, est soupçonné d'être en réalité Pierre Corneille, autre génie du théâtre. Une théorie finalement contredite fin novembre par une étude scientifique, qui confirme la paternité des œuvres des plus célèbre des dramaturges de l'Hexagone. Ouf, l'honneur de la culture française est sauf. 

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