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Grève du 5 décembre : ce qui attend les Français

La France à l’arrêt. Des millions de travailleurs, appuyés par tous les syndicats ou presque, sont appelés à rejoindre la grande mobilisation nationale prévue à partir de ce jeudi 5 décembre.

Un mouvement d’ampleur soutenu, à ce jour, par six Français sur dix – de quoi conforter les contestataires, et inquiéter l’exécutif. Dans leur viseur: la future réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, accusée de les précariser, mais aussi, plus largement, le manque chronique de moyens. Après déjà plusieurs mois d’actions, chacun de leur côté, les manifestants vont tenter de ne faire qu’un dans la rue.

Les transports bloqués pour les régimes spéciaux

Ils ont été les premiers sur le pont. Depuis des mois maintenant, les syndicats des transports appellent à une grève «illimitée» pour dénoncer la fin des 42 régimes spéciaux – dont bénéficient, entre autres, les cheminots – programmée par la réforme des retraites. Neuf TGV sur dix seront ainsi perturbés, d’après la SNCF. Côté RATP, le trafic devrait être «extrêmement perturbé», avec onze lignes de métro fermées.

Mais le rail ne sera pas le seul secteur en crise : sans compter les raffineries qui arrêteront la production pour l’occasion, routiers, taxis ou encore déménageurs pourraient bloquer voies et péages, tandis que le transport aérien risque d’être ralenti à cause des contrôleurs aériens et personnels au sol grévistes. Mardi soir, 20 % des vols intérieurs étaient déjà annulés.

L’hôpital public dans la rue pour davantage de moyens

Dans un contexte de grève des urgences, qui dure depuis huit mois et touche désormais plus de 260 services du pays, les syndicats des soignants ont relayé l’appel du 5 décembre. S’ils ont prévu une journée d’actions spécifique le 17, nombre d’entre eux devraient rallier les cortèges, ce jeudi, pour dénoncer les conditions de travail déplorables de l’hôpital public.

Soutenus par 89 % des Français, ils réclament en priorité l’arrêt des fermetures de lits, un recrutement massif de personnels, ou encore une hausse des salaires. Et les plans d’aides successifs annoncés par l’Etat ne sont, selon eux, qu’une «goutte d’eau dans un océan».

L’Education nationale en lutte pour les salaires et pensions

Des maternelles aux lycées, les quelque 900 000 enseignants du public sont invités à battre le pavé ce jeudi, pour défendre leur statut et leurs retraites. Dans le primaire, près de 70 % d’entre eux seront en grève, et 40 % des écoles closes, en particulier dans «le milieu rural», a déjà indiqué le Snuipp-FSU, premier syndicat du secteur. Dans les collèges et lycées, les grévistes sont aussi attendus en nombre (autour de 60 %), mais les établissements resteront ouverts aux élèves.

Au-delà de leur quotidien, qu’ils jugent difficile, et de leurs salaires, trop bas, les enseignants dénoncent une réforme des retraites qui «pénalisera ceux percevant peu d’indemnités et de primes».

Les forces de l’ordre en action pour plus de reconnaissance

Se disant «à bout» après un an de gilets jaunes, les forces de l’ordre vont se mobiliser pour défendre leur régime spécial de retraite. Mais aussi exiger davantage de moyens et de reconnaissance, alors que les suicides s’enchaînent au sein de l’institution. A l’appel de deux syndicats, les policiers comptent ainsi mener, entre 10h et 15h, des «actions reconductibles» : fermeture symbolique de commissariats, refus de rédiger des PV, contrôles renforcés aux péages et aéroports...

Pas question toutefois de rejoindre les cortèges traditionnels : il s’agit, pour les agents, de «manifester autrement», selon le syndicat Alliance. Avec peu ou prou les mêmes revendications (moyens, sécurité...), les pompiers devraient aussi être de la partie.

Le secteur privé au rendez-vous pour se faire entendre

Affectés, comme ceux du public, par la refonte des retraites, les salariés du privé seront au rendez-vous. Soutenus par certains métiers du secteur juridique, comme les magistrats ou les greffiers, les avocats ont ainsi voté une journée «justice morte» pour défendre leur régime autonome qui, selon eux, ne coûte «pas un euro» au contribuable.

D’autres professions du secteur privé (médecins, infirmières libérales, salariés de Renault et de PSA, personnels des déchetteries, journalistes...) pourraient aussi rejoindre le bloc de cortèges, ce jeudi. Pour commencer.

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