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Dieudonné lance sa propre cryptomonnaie

Dieudonné présente son projet de cryptomonnaie comme «la phase 2 des gilets jaunes». Dieudonné présente son projet de cryptomonnaie comme «la phase 2 des gilets jaunes». [JACQUES DEMARTHON / AFP]

L'humoriste controversé Dieudonné a annoncé le 15 décembre dernier, via une vidéo postée sur sa chaîne YouTube, le lancement de sa propre cryptomonnaie, le Sestrel. Une monnaie numérique, comme le Bitcoin, dont la sortie est programmée pour novembre 2020, et dont l'objectif affiché est de se substituer à l'euro.

«Le Sestrel vient au secours de votre épargne que l'Etat français séquestre et s'apprête à saisir sous le prétexte d'une crise financière qu'il a lui-même orchestré», lance Dieudonné M'Bala M'Bala sur YouTube. «L'épargne des Français est le trésor de guerre des banques et de la finance. Déplacer cette épargne sur le Sestrel, c'est désarmer votre agresseur», poursuit-il, expliquant que l'idée sous-jacente est de «retirer l'argent des banques».

Selon l'ancien acolyte d'Elie Semoun, cette cryptomonnaie doit permettre d'obtenir «une justice impartiale», de financer «une liberté d’étude historique totale», une «liberté de recherche scientifique» et de «mettre en place le référendum d'initiative populaire», promu notamment par les gilets jaunes. Dieudonné ne cache pas sa proximité avec ces derniers, en présentant son projet comme «la phase 2 des gilets jaunes».

Pour attirer les investisseurs, le polémiste promet «une plus-value de 100 % en moins d'un an», et des rabais sur le prix du Sestrel - dont 27,7 millions d'unités ont été créées - pour ceux qui en achèteraient tôt. Ainsi, jusqu'au 22 décembre, une unité est vendue 1,10 euro, alors que la cryptomonnaie sera lancée au prix de 2 euros en novembre prochain.

De nombreux éléments douteux

Toutefois, dans un article, Capital a mis en garde contre les nombreuses zones d'ombre de ce projet, aux accents complotistes : promesse de rendement illégale, non-présentation des conditions générales de vente sur le site internet, utilité incertaine... «Sestrel se présente comme une invitation à rejoindre un projet politique qui permettrait de gagner de l'argent grâce à la spéculation, mais ce discours est très dangereux et risque de faire perdre de l’argent à des personnes qui en ont parfois peu», explique au magazine Tristan Mendès-France, en charge de Stop Hate Money, un projet visant à assécher le financement de la haine en ligne.

Le média économique rappelle par ailleurs que Dieudonné a déjà vu son nom accolé à une cryptomonnaie : le Zynecoin, dont l'humoriste fait la promotion sur sa chaîne YouTube depuis l'été 2019. Censé «révolutionner les échanges en Afrique», ce projet est actuellement à l'arrêt. En effet, comme le raconte Capital, «l'unique plateforme d'échange ayant accepté de lister la cryptomonnaie, la chinoise Idax, a brutalement fermé ses portes le 27 novembre après la disparition soudaine de son patron».

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