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Paris : une campagne très littéraire pour préparer les élections

Sortir un livre, passage obligé des candidats à la mairie de Paris ? Sortir un livre, passage obligé des candidats à la mairie de Paris ?[© CNEWS]

A moins de trois mois des élections municipales, plusieurs personnalités politiques – déclarées candidates ou non – ont fait part de leurs intentions pour Paris, résumant leur engagement dans un livre.

"Paris, rêve de gosse", david belliard

S'il souhaite une «ville véritablement écologique», David Belliard, le candidat EELV aux municipales, s'est confié à coeur ouvert dans son livre sur les raisons qui l'ont poussé à en arriver là. Un opus de 120 pages paru le 16 janvier 2020 aux éditions Rue de l'échiquier dans lequel il détaille ses ambitions pour Paris, et donne une première ébauche de ses propositions de campagne.

Des objectifs ambitieux au service de la nature et du bien-être des Parisiens – mais qui lui semblent loin d'être utopiques pour autant – pour celui qui «est persuadé que les Parisiens peuvent s'unir et trouver la force de mener la révolution écologique, sociale et démocratique dont nous avons besoin».

Parmi eux, David Belliard souhaite rendre Paris aux enfants, en transformant les friches industrielles en parcs et jardins et en créant au moins une zone piétonne dans chaque arrondissement ainsi que devant les établissement scolaires, ou encore libérer Paris de la voiture, en créant de vraies infrastructures cyclables sécurisées à l'échelle de la métropole et en développant de nouveaux moyens de transports, à l'image du tram des gares.

La pollution et les déchets ne sont pas non plus oubliés de l'équation, puisque le candidat écolo propose notamment de mettre en place une «redevance incitative» poru que les Parisiens paient l'enlèvement des ordures en fonction de leur consommation mais aussi de créer des «trames noires» en diminuant l'éclairage de nuit, de favoriser une agriculture de proximité et de faire du 100 % bio dans les cantines des écoles et des Ephad parisiens.

"Paris n'est pas une ville, c'est un monde", Emmanuel Grégoire

Publié le lundi 6 janvier, le livre d'Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire de Paris et candidat à la mairie du 12e arrondissement, se divise en trois parties. Dans la première, ce féru d'Histoire remonte le temps – jusqu'à l'Antiquité – pour expliquer la situation actuelle de la capitale.

Il fait ensuite le bilan de la mandature de la maire sortante, en racontant certaines anecdotes vécues de l'intérieur et en répondant aux critiques des opposants, avant finalement de donner des pistes pour l'avenir. Des préconisations qui seront sans doute reprises, au moins en partie, dans le futur programme d'Anne Hidalgo aux municipales.

Face aux bouleversements actuels (changement climatique, crise migratoire et démocratique, impact des nouvelles technologies, etc.), Emmanuel Grégoire évoque une «troisième voie» progressiste entre «la social-démocratie et l'écologie politique». Il imagine ainsi «un nouveau modèle écologique et social pour Paris» guidé par les grands principes que sont «le maintien du pouvoir d'achat, la soutenabilité environnementale et la solidarité».

"fabriquer à paris", nicolas bonnet-oulaldj

Ce «Manifeste pour une ville écologique et populaire» paraît le 31 octobre aux Éditions de l'atelier, écrit par Nicolas Bonnet-Oulaldj, élu du 12e arrondissement de Paris et président du groupe des communistes au conseil de Paris. Un «manifeste pour que Paris ne devienne pas une ville déshumanisées et uniformisée».

En cinq grands thèmes, l'élu – qui fait partie d'une large coalition de gauche en vue des municipales – avance ses idées pour faire de Paris «une ville écologique et populaire» en multipliant les champs d'action : celui des circuits courts, notamment en ce qui concerne l'alimentation, mais également celui du «fabriquer à Paris», un label sur lequel il a beaucoup travaillé mais aussi celui des transports alternatifs, comme les vélos cargos ou le fret ferroviaire et fluvial.

Car Nicolas Bonnet-Oulaldj rêve et imagine une «ville pour tous», «où l'on crée, où l'on produit, où l'on cultive, où l'on fabrique». Un «défi» selon lui, qu'il propose de relever par «une nouvelle approche qui conjugue les questions économiques, sociales et environnementales».

"Une certaine idée de paris", jean-pierre lecoq

C'est sa «contribution à la reconquête de la capitale». Jean-Pierre Lecoq, le maire du 6e arrondissement de Paris, vient de sortir ce jeudi 10 octobre son livre «Une certaine idée de Paris». Candidat pour porter la candidature de la droite aux municipales, il a finalement renoncé, choisissant de briguer un nouveau mandat dans le 6e, mais n'a pas hésité à faire part de ses intentions pour la capitale.

Dans cet «essai» de 158 pages, celui qui a été élu maire il y a 25 ans s'est en effet empressé de faire part de ses idées, «animées par aucune idéologie, aucun esprit partisan, aucun électoralisme», juste «par la volonté d'offrir aux Parisiens les meilleures conditions de vie possibles».

Alors que l'alternance à Paris est pour lui non seulement «possible» mais également «indispensable», mais uniquement dans «un esprit d'union et d'ouverture» autour d'un «programme de rassemblement». Celui-là même qui l'a pousé à ne pas se présenter à l'investiture de la droite justement.

Jean-Pierre Lecoq milite en effet pour «constituer» dans chacun des 17 arrondissements «des listes de large union en rassemblant tous les candidats souhaitant s'engager pour leur lieu de vie» et ce, sans mais se soumettre «aux erreurs de casting [...] de l'Etat-major des partis politique», mais en faisant confiance aux élus de terrain.

"LA HONTE", PIERRE LISCIA

S'il n'est pas candidat aux élections municipales à Paris, Pierre Liscia, élu du 18e, est bien décidé à participer au débat. Avec son livre "La Honte" paru le 2 octobre aux éditions Albin Michel, il s'adresse directement aux Parisiens, assurant dévoiler «ce qu'[ils] ne save[nt] pas».

En treize chapitres, dont un consacré à la maire de Paris, Anne Hidalgo, qu'il surnomme «Madame sans-honte», l'élu désormais sans étiquette ne cesse de dénoncer «la liste déjà bien longue d'incohérences et de grands renoncements».

Motivé par «le sentiment de ne pas être entendu, ni représenté», Pierre Liscia énumère les problématiques auxquelles les Parisiens sont confrontés. D'abord la drogue en préambule, puis la saleté, la pollution puis la sécurité routière...

En somme, les logements menacés par Airbnb, les migrants ou encore le crack : les raisons d'avoir honte à Paris sont pour lui plurielles et méritent d'être combattues, à l'échelle locale pour l'instant. Mais nul doute que l'élu s'arrêtera à ce seul mandat.

"le lieu des possibles", Anne Hidalgo

"Le lieu des possibles", paru mercredi 25 septembre aux éditions de l'Observatoire, est un livre de 144 pages dans lequel l'actuelle maire socialiste de la capitale, Anne Hidalgo, défend son bilan et prépare en filigrane son projet de campagne pour 2020.

Dans ce nouvel opus, qui fait suite à "Respirer" publié un an auparavant, l'édile cherche à dépasser les sujets qui lui collent à la peau, comme la piétonnisation des voies sur berges notamment, pour rappeler d'autres réalisations de son exécutif, telles que le plan vélo, la création de logements sociaux ou encore la végétalisation de la ville.

Un passage est également consacré à la (mal)propreté, qui atteint selon Anne Hidalgo «la cohésion sociale de la ville», elle-même sans cesse attaquée sur l'état d'insalubrité de la capitale. Un autre aux Parisiens les plus modestes, qui seraient selon elle plus de 550.000 à avoir pu rester dans la capitale, grâce à sa politique.

«Je suis de gauche et je refuse de vivre dans une ville d'où l'on aurait chassé les classes modestes et populaires», affirme Anne Hidalgo, mettant en avant sa politique en faveur des classes moyennes. «Le progrès n'est pas plus pour quelques-uns, mais mieux pour tous», assure-t-elle.

"nous autres parisiens", gaspard gantzer

C'est le livre de la rentrée, paru le 4 septembre dernier aux éditions Fayard. Connu pour être l'ancien dir com de François Hollande, Gaspard Gantzer a annoncé son ambition d'être le futur maire de la capitale, après un retour à la vie civile pourtant réussi.

Mais Paris, la ville où il est né, s'est finalement «imposée à lui». Raison pour laquelle il aurait ainsi créé le mouvement Parisiennes, Parisiens et serait parti à la rencontre des habitants du Grand Paris afin «d'échanger librement avec eux sur les sujets qui les préoccupent».

A ses yeux, ce livre est justement «le fruit de ces rencontres et de ces débats», dont il a mûri et travaillé «des idées nouvelles pour Paris». Pour sa maison d'édition, il s'agit «d'un état des lieux de Paris», «plus qu'un programme politique».

«Mon horizon n'est plus national. Il est local. Il est parisien», écrit Gaspard Gantzer dès les premières phrases du livre, assurant être «fier d'être Parisien». En dix-sept chapitres retraçant son histoire personnelle, celui qui n'a jamais été élu, même localement, décrit le quotidien des Parisiens, tel que lui le vit.

"revoir paris", pierre-yves bournazel

Paru en mars 2019, au lendemain de l'annonce de sa candidature pour les municipales 2020 à Paris, le livre de Pierre-Yves Bournazel – tel un programme de campagne – retrace ses ambitions pour la capitale. 

Élu député de Paris dans la 18e circonscription (9e et 18e arrondissements), cet élu de la droite se revendique «progressiste» et «proche des Parisiens», notamment dans le 18e où il est installé depuis 2007.

Quatorze chapitres lui sont ainsi nécessaires pour évoquer l'ensemble des problématiques parisiennes, parmi lesquelles «la crise du logement», «l'égalité devant la sécurité et la tranquilité publique» ou encore «l'urgence culturelle».

«Ma permanence se tient aussi dans le métro», assure Pierre-Yves Bournazel, qui se dit prêt à «donner aux citoyens un pouvoir d’influence et de contrôle en continu sur les décisions».

"ChAMboule tout", marcel campion

Dans son livre «Chamboule tout : la fête foraine, les stars et la politique» paru fin 2018, Marcel Campion explique son rapport étroit à la politique, né de sa capacité (et volonté) à trouver n'importe quel moyen pour s'adresser directement au maire, au député ou encore au président qui pourra faire quelque chose pour lui.

«Et comme je suis têtu, j'insiste auprès de mes correspondants», explique-t-il. A tel point qu'à chaque nouvel interlocuteur officiel (il a connu quatre maires de Paris), le «roi des forains» se débrouille pour entrer en contact direct avec lui, farouchement déterminé à «expliquer que la lutte pour être forain et vivre de ce métier est permanente».

Ouvertement critique envers la maire sortante Anne Hidalgo, il ne mâche pas ses mots sur le bilan de l'édile qu'il n'hésite pas à qualifier de «championne des dettes». Sous la bannière citoyenne, il annonce ainsi son entrée en politique et sa volonté de contrer la maire sortante aux prochaines élections.

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