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La défiance des Français envers la police au plus haut, selon un sondage

Parmi les causes qui pourraient expliquer cette défiance, les cas de violences policières en marge des manifestations des gilets jaunes. [Photo d'illustration / AFP].

L'effet «Charlie» ne semble plus qu'un lointain souvenir. A en croire un sondage de l'institut Ifop publié mercredi 29 janvier dans «L'Express, seuls 43 % des Français font aujourd'hui «confiance» aux forces de l'ordre. C'est sept points de moins qu'en août 2019, et un niveau historiquement bas.

Dans le détail, l'enquête de l'Ifop indique que 20 % des sondés ressentent une «inquiétude» vis-à-vis de la police et des forces de l'ordre en général, lorsque 10 % font même part d'un sentiment «d'hostilité».

Pour 38 % des personnes interrogées, les hommes en bleu abuseraient de leurs pouvoirs, même si, dans leur ensemble mais à une courte majorité (51 %), elles trouvent la police efficace.

Un capital sympathie qui n'est pas éternel

«L'institution aurait tort de penser qu'elle dispose ad vitam aeternam d'un capital sympathie auprès de la population», avertit dans ce contexte le politologue Jérôme Fourquet, qui précise que cette défiance est particulièrement prononcée chez les jeunes, les ouvriers et les électeurs de La France insoumise (LFI).

Parmi les causes qui pourraient l'expliquer, reviennent d'abord les cas de violences policières en marge des manifestations des gilets jaunes ou contre la réforme des retraites.

«La police apparaît ainsi de plus en plus comme un organe de répression au service d'un gouvernement impopulaire», analyse encore le spécialiste.

Pour Jérôme Fourquet, une raison supplémentaire en revient au fait que les policiers sont confrontés à d'autres profils, comparé à ceux qu'ils avaient l'habitude, jusqu'ici, d'approcher.

«Ce ne sont plus des jeunes de banlieue comme naguère ni même des 'gilets jaunes' qui prennent un risque en côtoyant des casseurs, mais des syndicalistes et des étudiants», explique-t-il, avant de résumer : «Ce sont des personnes dont le sort émeut davantage». 

Une grogne généralisée

Plus surprenant, la grogne se fait partout entendre, même dans les milieux plutôt ancrés à droite et traditionnellement acquis aux forces de l'ordre. 

«Ils ne sont pas convaincus que le pouvoir ait choisi la bonne approche ni que les agents aient opté pour les bonnes pratiques», explique à cet égard dans L'Express Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS.

Auprès de l'hebdomadaire, la syndicaliste Linda Kebbab, d'Unité SGP Police FO, juge quant à elle que les forces de l'ordre paient en quelque sorte les Fake news sur la profession, abondamment relayées sur les réseaux sociaux, que «ni l'exécutif, ni l'institution n'ont dénoncé».

Associées aux dizaines de vidéos de violences policières, elles font, selon la syndicaliste, perdre à la police «la bataille de l'image et de l'opinion».

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