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Quand ont eu lieu les précédentes périodes de récession en France ?

L'économie française vient de connaître sa pire performance trimestrielle depuis 1945. L'économie française vient de connaître sa pire performance trimestrielle depuis 1945. [INA FASSBENDER / AFP]

La crise du coronavirus a eu raison de l'économie française. Le PIB hexagonal a chuté d'environ 6 % au premier trimestre, selon une estimation publiée ce mercredi 8 avril par la Banque de France. Soit le deuxième trimestre consécutif de repli de l'activité, faisant entrer la France en récession. Il s'agit seulement de la cinquième fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale qu'un tel phénomène se produit.

1975 : le premier choc pétrolier

Fin 1973, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), sous l'impulsion des pays arabes pétroliers, en particulier l'Arabie saoudite, décide d'une brutale augmentation du prix du baril, d'une réduction de la production, ainsi que d'un embargo partiel de ses exportations de pétrole vers les Etats-Unis. Ces mesures sont destinées à faire payer à Washington son soutien à Israël lors de la guerre du Kippour, qui fait alors rage entre l'Etat hébreu et ses voisins arabes, menés par l'Egypte et la Syrie. Le prix du baril est multiplié par quatre (de 3 à 12 dollars), provoquant une crise économique, les économies occidentales étant extrêmement dépendantes du pétrole à cette époque. La France n'y échappe pas, tombant en récession en 1975, et vit trois diminutions trimestrielles consécutives de son PIB. 

1993 : la crise du système monétaire européen

La récession de 1992-1993 en France est due principalement à la crise traversée à cette période par le Système monétaire européen (SME), prélude à la création de l'euro en 1999. Créé en 1979 dans le but d'instaurer la stabilité monétaire en Europe en réduisant les fluctuations entre les monnaies des pays membres, le système fait en 1992 et 1993 l'objet d'attaques spéculatives. Les spéculateurs parient sur la chute de la lire italienne et de la livre sterling, provoquant leur sortie du SME (temporairement pour la lire, définitivement pour la livre). Une instabilité monétaire européenne qui plonge la France en récession, après deux trimestres consécutifs de croissance négative entre fin 1992 et début 1993. 

2008 : la crise des subprimes

En 2007 éclate la crise des subprimes, ces prêts immobiliers accordés aux ménages américains modestes, suite à la hausse des taux d'intérêt décidée par la banque centrale américaine, la Fed, et au retournement du marché immobilier. La valeur des titres adossés à ces crédits subprimes s'effondre. Les banques tentent à tout prix de les revendre, et cessent de se prêter entre elles, par méfiance. Point d'orgue de cette crise, la grande banque d'affaires américaine Lehman Brothers fait faillite en 2008, provoquant la panique sur les marchés financiers. Du secteur financier, la crise se diffuse à l'économie réelle, les banques restreignant les crédits aux ménages et aux entreprises, provoquant la chute de la consommation et de l'investissement. Résultat, le monde entre en récession en 2009. Quant à la France, elle accumule quatre trimestres consécutifs de baisse du PIB entre le deuxième trimestre 2008 et le premier trimestre 2009. 

2013 : la crise de la zone euro

La crise des subprimes provoque une brusque montée des déficits dans les pays industrialisés, conséquence du sauvetage des banques et des plans de relance. Ce qui pose le problème de la soutenabilité de la dette dans certains Etats, en particulier la Grèce, qui avoue en 2009 avoir pendant de longues années truqué ses comptes et sous-estimé ses déficits et sa dette. Le pays demande une aide d'urgence à l'UE et à la zone euro en 2010. Mais cela ne suffit pas : la crise grecque se propage à plusieurs pays de la zone euro en 2011 (Italie, Espagne, Irlande, Portugal...), qui acceptent des mesures d'austérité en échange d'un soutien financier. C'est ce contexte européen morose qui explique en grande partie la récession que vit la France entre le dernier trimestre 2012 et le premier trimestre 2013, puisque la demande extérieure en provenance des pays européens - les principaux partenaires de la France - diminue. 

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