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Coronavirus : obésité et surpoids, facteurs de risque majeurs

Selon les premiers résultats d’un registre national, 83% des patients admis réanimation dans l’Hexagone sont des personnes en surpoids.[©MARCO BERTORELLO / AFP]

C’est une donnée inquiétante. Les personnes souffrant d’obésité auraient plus de risques de développer une forme grave du Covid-19, constatent plusieurs spécialistes.

Selon les premiers résultats d’un registre national, 83% des patients admis en réanimation dans l’Hexagone sont des personnes en surpoids (Indice de masse corporelle (IMC) situé entre 25 et 30 kg/m2, ou obèses (IMC supérieur à 30 kg/m2). En sachant qu’en France, 17% de la population adulte est obèse, ce qui représente plus de 8 millions de personnes.

L’anesthésiste réanimateur au CHU de Nice Hervé Quintard souligne dans le Monde que «Parmi nos 40 patients, 95% sont en surpoids ou obèses, avec souvent une hypertension artérielle et un diabète associés». Même constat pour le chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat à Paris, Yazdan Yazdanpanah, qui a indiqué au Figaro que «Plus de 80% des moins de 50 ans» admis en réanimation à cause du Covid-19 sont obèses.

Le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a d’ailleurs récemment déclaré lors d’une conférence de presse : «On le sait, l'obésité d'une part, mais aussi le surpoids peuvent devenir un facteur de risque d'infection sévère». C’est pourquoi il a demandé aux personnes concernées de «signaler rapidement une détérioration de leur état clinique et en particulier l'apparition de difficultés respiratoires».

Même son de cloche au Royaume-Uni. Une étude menée par le National Health Service (NHS) montre en effet que sur 196 patients hospitalisés en soins intensifs, 32% étaient en surpoids et 41% étaient obèses.

un risque d'embolie pulmonaire élevé

Selon une étude chinoise publié dans la revue scientifique médicale britannique The Lancet, les personnes en surpoids ont 86% de chance de développer une forme sévère du Covid-19.

Les personnes ayant un IMC particulièrement élevé ont «montré une probabilité de développer une pneumonie sévère 2 à 42 fois plus élevée» que les autres patients, précise-t-elle. Elle indique également que ces malades ont tendance à avoir plus de toux et de fièvre que les autres personnes.

Le professeur Jean-Michel Oppert, à la tête du service de nutrition de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), explique de son côté que l’obésité «augmente le risque d’embolie pulmonaire». Or, «l’infection au nouveau coronavirus expose déjà particulièrement aux complications thrombo-emboliques».

Sur Twitter, le professeur Mercé Jourdain du CHU de Lille a rapporté que l’obésité sévère (IMC 35 kg/m2) pouvait significativement augmenter le besoin de ventilation mécanique chez les patients admis en unité de soins intensifs, «indépendamment du diabète et de l’hypertension artérielle».

Un facteur aggravant qui pourrait être catastrophique pour les Etats-Unis, où 39,8% des adultes souffrent d’obésité et 31,8% sont en surpoids. Dans un hôpital de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, l’un des Etats les plus touchés par la pandémie, mais aussi où le taux d’obésité est supérieur à la moyenne nationale, «60% des cas critiques concernent des personnes obèses», a déclaré au Monde le professeur Eric Ravussin, directeur associé au Pennington Biomedical Research Center, à Baton Rouge.

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