Alors que le calendrier parlementaire est chamboulé par le coronavirus, le patron des députés LREM Gilles Le Gendre se dit prêt à «mettre de côté la réforme des retraites».
Dans un entretien au Journal du Dimanche, ce 12 avril, le numéro 1 des députés En Marche appelle à faire preuve «d'humilité et d'audace» pour penser le retour à la vie politique. «L'"après" ne sera pas l'"avant", ni le "Grand Soir"» déclare-t-il.
«L'urgence, ce sera la réparation mais elle s'accompagnera d'une refondation radicale. Nous devrons changer nos équilibres politiques pour rassembler les Français et aussi changer notre manière d'associer ces derniers à l'action publique», explique le député, qui défend l'instauration d'un nouveau pacte basé sur «le redémarrage de l'économie», l'instauration de «nouvelles solidarités» et la «transition écologique».
UN BESOIN DE RASSEMBLER LES FRANCAIS
Interrogé sur la perspective d'un abandon de la réforme des retraites, Gilles Le Gendre répond : «ce n'est pas à moi de le décider. Mais entre deux réformes utiles, il faudra choisir celle qui rassemble les Français. Si elle empêche le pacte républicain de se conclure, la réforme des retraites devra être mise de côté» avance-t-il. Le député veut davantage de consensus entre «les forces politiques, les élus locaux, les syndicats, les associations et les citoyens» et appelle les députés de la majorité à «faire prévaloir le compromis plutôt que l'affrontement».
UN PROJET DE LOI CONTROVERSE
Critiqué par les partenaires sociaux et les oppositions, le projet de réforme des retraites a fait l'objet de 40 000 amendements à l'Assemblée. Le gouvernement a fait usage du 49.3, le 29 février, pour faire adopter le projet en première lecture sans vote. Il doit être présenté au Sénat avant de revenir à l'Assemblée.