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Quelles sont les normes des masques de protection ?

Si les normes légales sont toujours en vigueur pour les masques, des homologations par des organismes de référence sont également possibles pour les fabriquer.[FRANCK FIFE / AFP]

La crise du coronavirus a fait des masques de protection un accessoire sanitaire majeur pour éviter sa propagation. Et sans surprise, son port dans les transports en commun, mais aussi dans les gares et les stations, sera obligatoire, dès le lundi 11 mai. En son absence, le voyageur pourra être verbalisé à hauteur de 135 euros.

 Voici comment y voir plus clair parmi les normes et homologations.

LA NORME CE

La norme «CE», qui figure sur une grande majorité des produits non alimentaires des commerces, est l’assurance que le produit valide les exigences sanitaires fixées par la réglementation européenne. Cela vaut évidemment pour les masques de protection qui répondent à la norme EN 14683.

DGA

La Direction générale de l’armement (DGA) a été mise à contribution dès le début de la crise sanitaire afin de réaliser un cahier des charges et de tester la filtration et la perméabilité des masques «grand public» produits par les entreprises. Elle rend même disponible une liste de celles ayant envoyé des prototypes où figure également les différents résultats pour chaque modèle.

En plus de la perméabilité aux particules, l'homologation de la DGA (qui rappelle qu'il ne s'agit pas ici d'une certification légale, comme l'est le «CE», mais plutôt d'une assurance de qualité et d'efficacité) prend en compte l'analyse des matériaux utilisés, afin qu'ils n’irritent pas la peau, ne soient dangereux pour l’utilisateur ou encore maintiennent leurs performances après un nettoyage.

AFNOR

L’Association française de normalisation (dont le rôle est d'homologuer les normes dans l'Hexagone) a elle aussi mis en ligne un guide pour la fabrication en série et la confection artisanale de masques barrières. Comme la DGA, il ne s'agit pas ici d'une certification officielle, mais d'un référentiel approuvé par les autorités et qui vaut gage de qualité. En témoigne la collaboration de 150 experts pour réaliser le guide.

La particularité du document de l’Afnor est qu'il s'adresse aussi bien aux industriels qu'aux personnes suffisamment aguerries pour confectionner leur propre masque de façon artisanal. Deux modèles existent : l’un en «bec de canard», l’autre «à plis».

Les dimensions ont été choisies pour répondre à la morphologie moyenne de la population. Une liste de matériaux recommandés pour la confection du masque est précisée dans le guide (tissu en coton, polyester, polyamide), avec leur conformité aux exigences de filtration, de projection, de respirabilité (testées par la DGA ou la Société français d’hygiène hospitalière (SF2H) et Société française des sciences de la stérilisation (SF2S)).

Les masques répondant aux exigences sont désignés sous l’appellation : AFNOR SPEC S76-001:2020.

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[Exemple d'étiquette pour un masque fabriqué par l'entreprise Salomon via les spécifications du groupe Chamatex, selon les recommandations AFNOR et homologuées par la DGA. Crédits : Chamatex Group]

IFTH

Sur le même modèle que l’Afnor, l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH) a elle aussi diffusé un cahier des charges et mis en ligne une liste des matières et structures conformes ou non pour réaliser un masque (évaluées par la DGA).

Le site du gouvernement indique que l’IFTH a elle aussi la capacité de procéder à des tests (port, efficacité de filtration, respirabilité, conception), qu’il s’agisse de masques textiles ou non textiles, afin d’établir si un modèle respecte bien les spécifications attendues (en rappelant qu’aucune homologation ou autorisation officielle n’existe pour les masques «grand public»).

Sur son document, l’IFTH indique qu’un étiquetage des masques est à réaliser comprenant : la catégorie du masque («UNS 1» ou «UNS 2», s’il s’agit d’un masque à usage des professionnels ayant un contact régulier avec le public ou d’un masque à visée collective, lorsque les contacts de son porteur avec d’autres personnes ne sont qu’occasionnels) ; le nom du fabricant (ou marque commerciale) ; la référence du masque (ou nom commercial).

NF EN 149

Concernant les masques FFP, reservé aux soigneurs, la norme officielle française est NF EN 149. Elle assure la capacité de ces masques à protéger contre l’inhalation d’aérosols (particules en suspension dans l’air).

Trois classes existent : FFP1, avec une pénétration maximale des particules de 20% et une fuite maximale (lorsque son porteur éternue, par exemple) de 22% ; FFP2, avec une pénétration maximale de 6 % et une fuite maximale de 8% ; FFP3, avec une pénétration maximale de 1% et une fuite maximale de 2%.

Une mise à jour de la norme en 2009 (elle date initialement de 2001) fait rajouter le sigle «NR» (pour «non-reusable») lorsque son utilisation est limitée à un jour, et «R» (pour «reusable») lorsqu’il peut être porté plusieurs fois.

Avec la crise du coronavirus, le gouvernement a autorisé l’utilisation des masques FFP2 périmés depuis 24 mois. Son porteur doit tout de même vérifier visuellement si son état lui permet d’être efficace (filtre non abimé, élastiques toujours serrés, etc.).

Les normes étrangères

Jusqu’au 31 mai, l’importation et l’usage en France de masques chirurgicaux aux normes américaines et chinoises a été autorisée par le ministère de l’Economie. Concernant les FFP2, ceux venant d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Brésil, du Mexique, du Japon et de la Corée du Sud, en plus des deux précédentes, ont également été approuvées.

Ces pays étant «très exigeants en la matière», leurs homologations permettent de «garantir un niveau adéquat de sécurité», estime le ministère. Les entreprises et les autorités peuvent donc les importer.

Les douanes mettent à disposition un tableau indiquant l'équivalence des normes de ces pays autorisés par rapport à celle européennes.

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