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Immobilier : pas de baisse des prix mais moins de ventes

[©JACQUES DEMARTHON / AFP]

Il n’y a pas encore de krach à l’horizon. Alors que le marché immobilier a été frappé de plein fouet par le coronarivus, les derniers chiffres des notaires attestent d’une chute du nombre de transactions, mais pas encore des prix.

« Les quinze premiers jours du confinement, tout était fermé. Il ne s'est rien passé pendant deux mois, (...) on ne pourra pas rattraper ces deux mois », a résumé jeudi le notaire parisien Thierry Delesalle, à l'occasion des chiffres trimestriels sur le marché, établis de concert par la profession avec l'Insee.

A l’échelle nationale, l’institut a comptabilisé 1 037 000 transactions de mars 2019 à mars 2020. Il faudra attendre le prochain relevé pour connaître l’ampleur de la diminution des volumes mais déjà les notaires s’attendent à une baisse de 150.000 transactions, soit -15%.

En Ile-de-France, la baisse relevée sur le premier trimestre est plus frappante : -22%. Elle concerne aussi bien Paris que les petite et grande couronnes. Mais les prix quant à eux ne s’inscrivent pas dans cette tendance. Ils ont même augmenté.

« Entre janvier et mars, leur niveau moyen a progressé de 5% par rapport à un an plus tôt. Une progression générale entre maisons et appartements, comme entre Île-de-France et province » expliquent les notaires. A Paris, c’est désormais le quartier d’Odéon (Paris, 6e) qui est le plus cher avec une moyenne de 16880 euros par m2. Le centre – nouvelle appellation pour les quatre premiers arrondissements – totalise 12300 euros par m2.

Les notaires rappellent que ces prix « ont été calculés avec des avant-contrats signés jusqu’en avril et donc pour une petite partie d’entre eux pendant la période de confinement».

Mais l’optimisme reste de mise pour les notaires. La hausse des prix devrait même se poursuivre jusqu’en juillet.

« Le prix au m² dans Paris avoisine 10 500 € au 1er trimestre 2020 (+8% en un an) et pourrait approcher 10 700 € en juillet (+7,5%) » avancent-ils.

Plusieurs éléments convergent vers une résistance voire une bonne santé du marché. Un rééquilibrage est toutefois à attendre. D’abord entre les maisons et les appartements. Le confinement a soulevé indéniablement une appétence pour les maisons avec jardin et terrasse.

Beaucoup d’incertitudes demeurent quant à l’évolution des prix. Pour les notaires, si les plans de relance du gouvernement fonctionnent, il n’y a aucune raison de s’attendre à une baisse, encore moins à Paris ou dans les grandes villes où l’offre est tendue depuis longtemps.

Mais ce scénario est bien lié à la reprise économique. « Il est évident que si on a des millions de chomeurs en plus,  il y aura un impact sur le marché. De combien ? je suis incapable de pouvoir le dire » confesse le notaire Thierry Delesalle.

Ce dernier ne cache pas son inquiétude quant au comportement des banques qui va également peser dans la balance.

Les taux de crédits immobiliers ont déjà observé une hausse. « Les banques aujourd'hui resserrent le robinet (…) La sélection des dossiers commence à être un peu inquiétante » explique-t-il.

Les premières victimes risquent bien d’être les primo-accédants et les acquéreurs aux revenus moyens.

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