En direct
A suivre

Application du couvre-feu : ce qu’il faut retenir des annonces du gouvernement

Au lendemain de l'interview d'Emmanuel Macron, au cours de laquelle le chef de l'Etat a annoncé la mise en place de couvre-feux nocturnes en Ile-de-France et dans huit métropoles du pays à partir de ce vendredi minuit, le Premier ministre Jean Castex a donné, ce jeudi 15 octobre, une conférence de presse pour en préciser les modalités d'application.

Les derniers chiffres autour du coronavirus montrant une aggravation de la situation épidémique avec plus de 100 morts et 193 personnes admises en réanimation au cours des dernières vingt-quatre heures, pour un total de plus de 33.000 morts en France, les annonces du chef du gouvernement pour freiner l'épidémie étaient d'autant plus attendues. Voici ce qu'il faut en retenir.

«Tout le monde chez soi à 21 h» mais...

Au début de sa prise de parole, Jean Castex a apporté des précisions sur les modalités du couvre-feu en vigueur en Ile-de-France et dans les huit métropoles concernées (Grenoble, Lille, Lyon, Aix-en-Provence et Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse).

«Ce couvre-feu, a-t-il dit, s'établira de 21 h à 6 h du matin. Cela signifie qu'à 21 h, chacun devra être chez soi. Et que, sauf exception, tous les commerces ou services publics recevant du public seront fermés».

Certains déplacements, a-t-il ajouté, resteront néanmoins autorisés : «pour raisons de santé, comme se rendre à l'hôpital, dans une pharmacie de garde, ou pour raisons professionnelles, ou si on a un train ou un avion qui part après 21 h» (N.B : le billet d'avion ou de train après 21 h vaudra dérogation).

Une exception est également prévue si on doit se rendre auprès d’un proche dépendant, ou sortir un animal de compagnie, comme cela était déjà le cas pendant le confinement. 

Une attestation sera nécessaire pour se déplacer pendant le couvre-feu

D'ailleurs, et comme cela était déjà le cas en mars dernier, il faudra veiller à se munir d'une attestation dérogatoire. Celle-ci devrait être téléchargeable dans la journée de vendredi sur le site du gouvernement (gouvernement.fr) et un numéro dédié a également été mis en place (0800.130.000).

Certains établissements recevant du public échapperont également à la fermeture (hôpitaux, établissements accueillant des personnes précaires, mais aussi les restaurants assurant de la livraison à domicile).

Au cours de la conférence de presse, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a précisé que «2.000 policiers et gendarmes seront chaque nuit, entre 21 h et 6 h, spécialement chargés de faire vérifier les attestations».

Les contrevenants s'exposent à une amende de 135 euros, comme lors du confinement. Une amende qui peut être majorée jusqu'à 3.750 euros, en cas de récidive.

Les fêtes privées interdites : faire en sorte, partout, de respecter «la règle des six»

«Toutes les fêtes privées, comme les mariages ou les soirées étudiantes, qui se tiennent dans des salles des fêtes, dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites» sur l'ensemble du territoire, a en outre indiqué Jean Castex.

La mesure ne s'appliquait jusqu'alors que dans les seules zones en niveau d'alerte maximale. 

D'une façon générale, ces couvre-feux ont pour but principal de réduire les interactions dans les espaces publics, mais également ceux de la sphère privée. Le gouvernement exhortant les Français de ne pas se réunir à plus de six personnes à domicile.

Un nombre de jours de télétravail à fixer

Elle aussi présente à cette conférence de presse gouvernementale, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a annoncé qu'il sera désormais demandé aux entreprises «de fixer un nombre de jour minimal (sic) de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent et également d'étaler les horaires d'arrivée».

Hier, le président de la République avait préconisé «deux à trois jours de télétravail par semaine» dans les entreprises où cela est possible, pour «réduire un peu la pression collective». 

L'accès au prêt garanti par l'Etat (PGE) étendu jusqu'au 30 juin 2021

Pour aider les entreprises fragilisées et en danger face à la crise sanitaire, le gouvernement a décidé de renforcer et d'élargir le Fonds de solidarité.

«Toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui sont installées dans les zones de couvre-feu et qui ont perdu 50 % de leur chiffre d'affaires par rapport à 2019 pourront bénéficier d'une aide allant jusqu'à 500 euros, et cela, pendant toute la durée du couvre-feu. Les secteurs de l'hôtellerie, des cafés, de la restauration, de la culture, de l'événementiel, du sport, bénéficieront de cette aide dès lors qu'ils subissent une perte de chiffre d'affaires non plus de 70 %, mais de 50 %», a indiqué de son côté Bruno Le Maire.

Autre annonce du ministre de l'Economie : les prêts garantis par l'Etat (PGE), qui étaient jusqu'à présent disponibles jusqu'au 31 décembre 2020 «seront désormais accessibles jusqu'au 30 juin 2021. C'est donc une prolongation de six mois», a-t-il souligné.

La prime de 150 euros aux bénéficiaires du RSA confirmée

Pour soutenir les plus précaires, le Premier ministre Castex a confirmé qu'une prime de 150 euros allait être octroyée, notamment aux bénéficiaires du RSA.

«Une prime de 150 euros sera versée à chaque personne bénéficiant du RSA, de l'allocation de solidarité et des aides au logement. S'ajouteront 100 euros supplémentaires par enfant. Cette aide sera versée avant la fin de l'année et concernera 4.100.000 foyers», a-t-il insisté.

De même pour aider le personnel hospitalier, en première ligne, l'augmentation générale des salaires de 93 euros net (hors médecins) prévue en mars sera finalement versée «avant la fin de l'année», a annoncé le Premier ministre, Jean Castex.

Retrouvez toute l'actualité liée au coronavirus ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités