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Chômage : l'Insee dévoile une baisse «en trompe-l'œil » fin 2020

Le chômage fin 2020 au sens de l’Insee s'établit quasiment au même niveau que fin 2019, avant la crise du coronavirus. Le chômage fin 2020 au sens de l’Insee s'établit quasiment au même niveau que fin 2019, avant la crise du coronavirus. [NICOLAS TUCAT / AFP]

Un chiffre à prendre avec des pincettes. Au quatrième trimestre 2020, le chômage a fortement reculé en France (-1,1 point), s'établissant à 8 % de la population active, selon les données de l'Insee révélées ce mardi. Une baisse «en partie en trompe-l'œil», affirme l'institut statistique, liée au deuxième confinement.

«En raison du deuxième confinement, entre le 30 octobre et le 15 décembre, un nombre important de personnes ont basculé vers l’inactivité, faute notamment de pouvoir réaliser des recherches actives d’emploi dans les conditions habituelles», explique l'Insee dans son rapport.

Ainsi, la diminution du chômage observée au quatrième trimestre en France n'a pas pour raison principale une amélioration de l'état du marché du travail. Elle est largement due au fait que de nombreuses personnes sont sorties des statistiques du chômage, basculant dans l'inactivité ou dans le «halo autour du chômage». Cette catégorie regroupe les personnes sans emploi souhaitant travailler, mais qui ne respectent pas tous les critères du chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT), soit la définition utilisée par l'Insee (sans emploi, disponible pour travailler et en recherche active). La part du halo chez les 15-64 ans a augmenté de 0,1 point au qutrième trimestre selon l'Insee.

D'après l'institut statistique, la baisse du chômage fin 2020 - qui s'établit quasiment au même niveau que fin 2019, avant la pandémie de coronavirus (8,1 %) - s'explique également par la hausse du taux d'emploi, soit le rapport entre le nombre de personnes en emploi et le nombre total de personnes (+0,6 point chez les 15-64 ans). Un chiffre «à relativiser par le repli des heures travaillées par emploi», note l'Insee (-1,3 %, à 30,5 heures par semaine).

Le bon chiffre du chômage fin 2020 cache donc une réalité moins glorieuse, mise en lumière par l'institut statistique. «Au total, au quatrième trimestre 2020, plus d’un participant au marché du travail sur cinq se trouve contraint dans son offre de travail, soit par l'absence d'emploi, soit en situation de sous-emploi», indique l'Insee.

Vers une explosion du chômage en 2021 ?

A court terme, une nouvelle hausse du chômage est à prévoir au premier trimestre 2021, avec la reprise des recherches d'emploi, à l'image de ce qu'il s'est produit au troisième trimestre 2019, après le premier confinement (+1,9 point). C'est même toute l'année 2021 qui s'annonce difficile sur le champ de l'emploi.

En effet, à la faveur de la campagne de vaccination contre le coronavirus, une amélioration de la situation sanitaire est à attendre cette année. Elle devrait s'accompagner du retrait progressif des mesures de soutien aux entreprises (prêts garantis, fonds de solidarité, chômage partiel...), laissant craindre une multiplication des dépôts de bilan, des plans sociaux et des licenciements. L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prédit ainsi que le taux de chômage grimpe à 10,6 % fin 2021, très loin de l'ambition des 7 % en 2022 espérés par Emmanuel Macron avant la crise sanitaire.

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