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Alliance citoyenne : tout savoir sur l'association pro-burkini

Le Conseil municipal de Grenoble doit se prononcer, lors d'un vote, ce lundi 16 mai, sur l'autorisation du port du burkini dans les piscines municipales de la ville. Les élus d'opposition s'inquiètent du poids de l'association Alliance citoyenne dans le débat.

Alliance citoyenne est une association créée en 2012 à Grenoble et désormais présente également en région lyonnaise et en Seine-Saint-Denis. Elle agit officiellement en venant en aide aux locataires et aux mal-logés, en aidant les personnes en situation de handicap, mais l’association s’est surtout fait remarquer pour sa défense du burkini. Elle revendique plus de 5.000 membres et au moins 9.500 adhérents. 

En 2019, elle avait mené une opération coup de poing dans une piscine grenobloise, où des femmes vêtues de ce maillot de bain qui couvre le corps et une partie de la tête y étaient entrées en dépit du règlement sur les mesures d’hygiène et de sécurité. En 2020, des militantes de l’association s’étaient également introduites en masse dans une salle de sport lyonnaise qui avait refusé l’entrée à une pratiquante voilée, le règlement interdisant les couvre-chefs ou proposant un hijab de sport payant.

Pour l'opposition, Eric Piolle fait preuve de connivence avec l'association

Dernièrement, l’association a fait parler d'elle en soutenant la décision du maire de Grenoble, Eric Piolle, qui souhaite modifier le règlement des piscines de la ville pour permettre le port du burkini. «Notre volonté est de lever les interdits vestimentaires aberrants : cela concerne les seins nus, les maillots couvrants pour se protéger du soleil ou pour raisons de conviction», a-t-il déclaré.

Pour lui, la piscine est un endroit où les gens peuvent exprimer leurs convictions religieuses. Un leurre selon Alain Carignon, élu d’opposition au maire de Grenoble, qui critique de manière véhémente les propos tenus par Eric Piolle : «C’est une action volontaire et politique de la part d’Eric Piolle, le maire de la ville de Grenoble, qui fait preuve de connivence avec cette association qu’il tolère depuis deux ans».

Le droit des femmes à l'émancipation 

Depuis plusieurs années, le collectif Alliance citoyenne organise des actions surprises dans les piscines grenobloises en faveur du port du burkini. Il appelle d’autres villes de France à reproduire l’initiative au nom du droit des femmes à l’émancipation. L’association dénonce une diabolisation et elle a donné rendez-vous, ce lundi après-midi, pour suivre le vote du Conseil municipal sur la question du burkini.

Pour Alain Carignon, l’association dissimule ses ambitions : «C’est une association qui fait de l’entrisme islamique auprès de la mairie de Grenoble comme Le Parisien l’a révélé. Ils ont une présence dans le cabinet du maire, il y a aussi le fichage sur des bases ethniques et religieuses d’une partie de la population musulmane». 

En 2021, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé que l’association s’était «ralliée à la mouvance de l’antiracisme décolonial» et produisait un discours qui cherchait à accuser la France de s’en prendre aux musulmans. Pour Gérald Darmanin, elle a visé, «sous couvert de combattre l’islamophobie, (à) faire pression sur les pouvoirs publics pour promouvoir, au profit des musulmans, des règles compatibles avec la charia (la loi islamique, ndlr)».

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