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Mosquée de Strasbourg : les porteurs du projet ont retiré leur demande de subvention

Le projet de cette nouvelle mosquée de Strasbourg est controversé Le projet de cette nouvelle mosquée de Strasbourg est controversé[Frederick FLORIN / AFP]

La demande de subvention controversée pour la construction de la mosquée Eyyûb Sultan de Strasbourg a finalement été retirée, a-t-on appris ce vendredi.

La maire écologiste de la ville, Jeanne Barseghian, a fait savoir dans une lettre ouverte publiée dans Dernières Nouvelles d’Alsace que l'association turque derrière ce projet, Millî Görüs, s'est finalement rétractée.

«Les porteurs du projet ont constaté le besoin de consolider leur plan de financement et ont donc retiré le 15 avril leur demande de subvention. Je prends acte de ce retrait et la Ville ne versera donc pas en l’état de subvention pour la poursuite de la construction de la mosquée», a indiqué la maire. La ville avait approuvé le principe d’une subvention de plus de 2,5 millions d’euros, soit 10% du montant total des travaux de construction de cette mosquée, qui deviendra la plus grande d’Europe.

Jeanne Barseghian s’est expliquée dans sa lettre sur les raisons qui ont fait peser la balance en faveur de cette subvention : «La Ville de Strasbourg, en vertu du Concordat et du droit local, finance la construction de lieux de culte catholiques, protestants et israélites. (…) C’est pour répondre au principe essentiel d’équité que la demande de subvention reçue fin 2020 pour la construction de la mosquée Eyyûb Sultan a été présentée au Conseil municipal du 22 mars, dans les mêmes formes que l’ensemble des délibérations relatives au financement des cultes à Strasbourg depuis de longues années.»

Atteinte aux principes républicains ?

Elle affirme avoir conditionné la demande de subvention, qui avait été votée lors d’un conseil municipal le 22 mars, à l’inscription de l’association dans les principes républicains, et à la présentation de sa part d’un plan de financement plus transparent. L’association Millî Görüs avait cependant refusé de signer en janvier la Charte des Principes pour l’Islam de France, et a fait savoir, le 6 avril dernier, selon Le Monde, qu’elle était prête à retravailler ce texte, mais a dénoncé «l’ingérence de l’État» dans le culte musulman.

Cette charte, qui fait partie du projet de loi contre les séparatismes, avait été signée par le Conseil Français du Culte musulman, et prévoit notamment de lutter contre l’islam politique. Suite au refus de Millî Görüs de la signer, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait haussé le ton, et reproché à la maire de financer une «ingérence étrangère» de la Turquie.

Mais Jeanne Barseghian affirme ne jamais avoir eu vent d'une quelconque ingérence ou atteinte aux principes républicains: «Je veux être parfaitement claire : je n’ai jamais été alertée par l’État quant au risque d’atteinte aux principes républicains et à la sécurité nationale par l’association porteuse du projet. Aucun élément concret ne m’a d’ailleurs été transmis à ce jour. Si cela avait été le cas, aucun projet de subvention n’aurait été présenté en Conseil municipal», se défend-elle.

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