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Les actes anti-LGBT ont chuté de 15 % en 2020 avec le Covid

Trois victimes sur quatre des crimes et délits anti-LGBT sont des hommes. [MANDEL NGAN / AFP].

Le nombre de crimes ou délits anti-LGBT officiellement recensés par les services de police et gendarmerie a connu, en 2020, une baisse comparée à l'année 2019. En cause : la pandémie de Covid-19 et les confinements successifs qui en ont découlé, limitant les interactions.

Les chiffres communiqués ce mercredi 12 mai par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) font état plus exactement en 2020 de 1.590 victimes de crimes ou délits anti-LGBT, soit une baisse de 15 % par rapport à l'année précédente.

Quoiqu'en trompe-l'oeil en raison de la pandémie de coronavirus, ces chiffres signent tout de même une amélioration notable puisqu'entre 2018 et 2019, les crimes et délits anti-LGBT avaient, à l'inverse, connu une véritable explosion de l'ordre de 36 % (1.870 plaintes déposées). 

En revanche, en 2020, les actes passibles de contraventions ont, eux, continué d'augmenter de 14 % sur un an, après une augmentation de + 27 % en 2019. En 2020, 1.380 affaires concernaient ainsi des actes passibles de contraventions. 

Près d’un tiers des victimes a subi des injures anti-LGBT (31 %) et une sur quatre des violences physiques non sexuelles (26 %). Parmi les victimes de violences physiques, la moitié (51 %) a eu une incapacité totale de travail (ITT). Les victimes de menaces représentent 21 % de l’ensemble des victimes, là aussi en hausse par rapport à 2019.

Les victimes sont en majorité des hommes

Le profil type des victimes évolue peu. Les hommes représentent toujours environ 75 % des victimes de la haine anti-LGBT (trois victimes sur quatre sont des hommes).

D'autre part, les victimes sont majoritairement jeunes puisque 60 % sont âgées de moins de 35 ans (contre 62 % en 2019).

Quant au lieu où ces crimes et délits se déroulent le plus fréquemment, le SSMSI relève que six victimes sur dix ont été enregistrées dans des agglomérations de 200.000 habitants et plus. Les régions Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-d'Azur étant davantage concernées, car plus peuplées et urbanisées, par ces phénomènes. Dans le détail, la moitié des crimes ou délits anti-LGBT sont commis dans des lieux publics (32 % sur la voie publique, 11 % dans des lieux ouverts au public et 4 % dans les services publics).

Néanmoins, et c'est là un autre enseignement de cette année particulière marquée par les périodes de confinement, il y a, malgré tout, eu davantage de victimes qui ont subi ces atteintes au sein d'une habitation individuelle ou collective en 2020.

Mais ces statistiques restent dans tous les cas en décalage avec la réalité, puisque de nombreuses victimes n’osent pas porter plainte. «Le dépôt de plainte est une démarche très peu effectuée par les victimes», confirme d'ailleurs le ministère dans son rapport (disponible dans son intégralité ICI), en rappelant que, d’après une autre enquête menée sur la période 2012-2018, «environ 20 % des victimes de menaces ou violences anti-LGBT et seulement 5 % des victimes d’injures anti-LGBT avaient déclaré avoir porté plainte en moyenne».

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