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Charente-Maritime : des traitement «inhumains et dégradants» au centre de détention de Bédenac

Dominique Simonnot dénonce notamment le manque criant de personnel au centre de détention de Bédenac. [Guillaume SOUVANT / AFP]

Au centre de détention de Bédenac (Charente-Maritime), la moyenne d'âge est de 68 ans. Pour beaucoup en fin de longue peine, les détenus y sont âgés, malades et... maltraités. C'est ce qu'affirme Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, qui dénonce des «traitements inhumains et dégradants».

Après avoir visité l'établissement, elle a rédigé une réclamation en ce sens, adressée aux ministères de la Justice, de l'Intérieur et de la Santé. Interrogée par franceinfo, Dominique Simonnot décrit des détenus en lits médicalisés, fauteuil ou déambulateurs. Certains souffrent de démence, d'autres présentent de lourdes séquelles après un accident vasculaire cérébrale (AVC).

Selon la contrôleure générale des prisons, cette «unité de soutien et d'autonomie» porte très mal son nom. Elle souligne l'accompagnement quasi inexistant de ces détenus aux besoins particuliers. Certains sont dénutris car ils n'obtiennent pas l'aide dont ils auraient besoin pour les repas et ceux qui chutent ne sont pris en charge que des heures plus tard.

«Il n'y a pas assez de surveillants» et «il n'y a qu'une infirmière pour tout le centre», déplore Dominique Simonnot. Résultat : les détenus qui souffrent d'incontinences ne sont changés «que deux, trois fois par semaine». Le reste du temps, ils «restent dans leur merde et leur pisse», s'indigne-t-elle.

«Comment on se permet de laisser des gens vivre comme ça ? [...] Qu'est-ce que c'est que ce pays ?», s'interroge la contrôleure des lieux de privation de liberté. D'autant que, selon la loi, «quand on est gravement malade, on suspend la peine». Selon elle, ces détenus auraient dû être transférés dans une structure adaptée à leurs besoins depuis longtemps.

Lundi 17 mai, Dominique Simonnot a indiqué être entrée en discussion avec le gouvernement à ce sujet. Elle souligne que l'alerte avait déjà été donnée à plusieurs reprises. Le médecin de l'unité a signalé ces dysfonctionnements pendant quatre ans, avant de quitter son poste parce qu'il ne pouvait plus supporter ses conditions de travail. Cela n'a pas empêché l'arrivée de nouveaux détenus, venus de toute la France.

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