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Des Parisiens rachètent un banc historique de la Ville

Le banc Davioud doit son nom à l'architecte du XIXe siècle Gabriel Jean Antoine Davioud. [Capture d'écran Drouot].

Alors que se tenait ce mardi 18 mai la onzième édition de «Paris mon Amour», vente aux enchères mettant à l'honneur le mobilier urbain historique de la capitale, plusieurs dizaines de Parisiens s'étaient fédérés autour d'une cagnotte en ligne pour racheter un banc emblématique de la ville. Mais séduits par cette initiative, les organisateurs ont finalement décidé de le leur céder directement.

L'annonce a été faite deux minutes après le coup d'envoi de la vente aux enchères, prévue à 13 h ce mardi, depuis le compte Twitter de Quentin Divernois, l'un des initiateurs de la cagnotte.

Dans son message, ce dernier explique que la mobilisation autour du banc Davioud, du nom de l'architecte du XIXe siècle chargé par le baron Haussmann de concevoir le mobilier parisien de l'époque, avait su réunir 254 donateurs prêts à miser au total 5.156 euros.

Mais devant cet élan populaire, «le vendeur et le commissaire-priseur ont accepté de retirer (le banc) de la vente et de le céder directement aux Parisiens qui se sont cotisés pour le racheter», explique le communiqué. Par conséquent, les donateurs ont pu acquérir directement le banc Davioud pour 1.200 euros et prévoient de donner le solde à diverses associations de défense du patrimoine.

Car dans le sillage du mouvement #SaccageParis, qui depuis plusieurs semaines maintenant vise à dénoncer la saleté et le délabrement dont souffrirait la Ville Lumière, l'opération visait justement à interpeller la municipalité sur la nécessité d'entretenir le mobilier existant plutôt que de multiplier les innovations jugées moins esthétiques.

Dans ce contexte, l'emblématique banc Davioud, qui se veut être le symbole de cette cause dans l'espoir de faire bouger les lignes, va maintenant être «offert» à la Ville de Paris, expliquent encore les initiateurs du projet.

Un banc «offert» à Anne Hidalgo le 25 mai 

«Ce banc sera porté en délégation à l'Hôtel de Ville, le mardi 25 mai à 18 h. Nous voulons le remettre à la maire de Paris, Mme Anne Hidalgo (...) et serons attentifs à sa réinstallation dans un endroit adapté», ont-ils annoncé.

En voyage officiel ce mardi en Ardèche, la maire de Paris n'avait pas encore officiellement réagi à cette annonce en début d'après-midi. Il reste cependant clair qu'au vu des polémiques actuelles, l'initiative continuera d'être particulièrement suivie et commentée.

Elle signe quoi qu'il en soit un certain succès pour ces Parisiens anonymes qui, comme Quentin, veulent alerter population et pouvoirs publics sur la situation du patrimoine à Paris. 

Un coup de com' Réussi

Leur lutte autour du banc Davioud vient d'ailleurs après une autre opération réussie, lorsque Quentin, avec son amie «Cannelle», qui elle aussi tient à rester anonyme, avait lancé une contre-consultation sur l’esthétique urbaine pendant que la Ville de Paris mettait la sienne en ligne.

Dans leur communiqué émis ce jour, ces Parisiens disent qu'ils sont «loin d'être opposés à l'évolution et modernisation de (la) ville». «Nous demandons seulement à ce que la beauté de Parsi soit préservée», tiennent-ils à assurer.

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