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Coronavirus : de la reprise économique dans l'air ?

La croissance devrait atteindre 5 % en France en 2021, soit davantage que la moyenne des pays de la zone euro. La croissance devrait atteindre 5 % en France en 2021, soit davantage que la moyenne des pays de la zone euro.[M_FEDOUACH_AFP]

L’horizon s’éclaircit, enfin, à partir de ce mercredi. Décalage du couvre-feu de 21h à 23h, réouverture des restaurants et bars en intérieur, des salles de sport, ou encore des salons et des foires… L’allègement de nombreuses restrictions liées à la pandémie de coronavirus fait souffler un vent d’optimisme sur l’économie française.

Même s’il convient de rester prudent, la France peut espérer sortir la tête de l’eau. Optimiste, le gouvernement est d’ailleurs déjà tourné vers l’avenir et la relance, après plus d’un an de paralysie. Mais si 2021 promet beaucoup, des inconnues demeurent.

Un rebond tant espéré

L’économie française montre déjà des signaux positifs, depuis la première phase de réouverture, lancée le 19 mai. «Le redémarrage est déjà là», a ainsi souligné Bruno Le Maire, dimanche, lors du Grand Rendez-vous CNEWS-Europe 1-Les Echos. Une tendance qui se lit en particulier dans les chiffres de la consommation. Durant la semaine du 24 au 30 mai, les dépenses par carte bleue ont été 15 % plus élevées que lors de la même période en 2019, avant la pandémie, a affirmé le ministre de l’Economie, qui a également souligné que les entreprises, de leur côté, s’étaient remises à investir.

Par rapport à ses voisins européens, la France devrait s’en sortir avec les honneurs, puisque l’exécutif comme la Banque de France tablent sur une croissance de 5 % en 2021, soit davantage que la moyenne de la zone euro. Au-delà, l’ampleur et la durée du rebond attendu dépendront d’un élément, crucial, selon les économistes : l’utilisation de la «sur-épargne» accumulée par les Français depuis le début de la crise sanitaire, qui s’élève à 142 milliards d’euros d’après la Banque de France.

Mais attention à ne pas crier victoire trop vite. Avec le débranchement progressif des mesures de soutien, certains observateurs craignent une vague de faillites d’entreprises. Une menace à laquelle ne croient ni Bruno Le Maire ni le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux. Le ministre de l’Economie est davantage attentif à l’évolution de la situation épidémique du Covid-19, «seul obstacle réel sur le chemin du retour à la normale et du redémarrage puissant de l’économie», selon lui.

Des conséquences profondes

Si le gouvernement ambitionne de retrouver dès le premier trimestre 2022 le niveau d’activité d’avant-crise, la pandémie aura malgré tout des conséquences durables sur l’économie française. En premier lieu sur l’emploi. L’objectif, affiché par Emmanuel Macron avant la crise sanitaire, d’atteindre la barre des 7 % de chômage en 2022 n’est plus qu’un lointain souvenir. Fin 2020, il s’établissait à 8 % de la population active selon l’Insee, qui alertait sur un chiffre «en trompe-l’œil». Toujours selon l’institut de la statistique, plus de 360 000 emplois salariés ont été détruits dans le secteur privé l’an dernier.

Les efforts de l’Etat pour maintenir à flot les entreprises pendant la crise ont par ailleurs fait exploser le déficit et la dette publics, à respectivement 9,4 % et 117 % du PIB (contre 3,1 % et 98,1 % fin 2019). Une chose est sûre, la pandémie n’aura pas laissé l’économie tricolore indemne.

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