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Qui est Cassandre Fristot, l’enseignante à la pancarte jugée antisémite ?

La photo de la jeune femme a été diffusée sur Twitter par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.[Capture Twitter @GDarmanin]

Sa pancarte brandie durant une manifestation anti pass sanitaire, samedi à Metz, a créé la polémique par son message jugé antisémite. Casandre Fristot, une enseignante de 33 ans a été interpellée à son domicile en Moselle. Qui est-elle ?

Confirmant son statut d'enseignante, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait rapidement annoncé qu'elle sera «suspendue en attendant les suites disciplinaires».

De nombreuses informations ont ensuite été divulguées dans les médias, alors que son identité était relayée sur les réseaux sociaux. La jeune femme est une ancienne membre du Front national, dont elle a été la candidate aux élections législatives de 2012 (elle avait obtenu 13% des voix dans sa circonscription mosellane). Elle fut également cheffe de cabinet de Louis Aliot, alors vice-président du parti (qui était devenu le Rassemblement national), mais a été remerciée très rapidement.

«Ça ne m’étonne pas qu’on la retrouve là»

«Elle a été mon assistante pendant deux mois. Le temps que je l’embauche et que je la débauche… C’était une fille présentée par l’équipe de Florian Philippot (qui était numéro deux du parti à cette époque) dans l’Est. Ça ne m’étonne pas qu’on la retrouve là. Ces dingueries ne me font pas rire du tout… C’est honteux», a d’ailleurs réagi le maire de Perpignan, au journal L’Indépendant.

Le cas de Cassandre Fristot avait déjà été abordé par Marine Le Pen, en 2013 sur France 3. Interrogée sur son départ du parti, la dirigeante avait estimé la jeune femme «incompétente», expliquant qu’elle n’était «même pas allée au bout de sa période d’essai parce qu’elle ne faisait pas le travail pour lequel elle avait été embauchée».

La trentenaire a ensuite été élue d'opposition au conseil municipal de Hombourg-Haut de 2014 à 2020 et a perdu aux dernières élections municipales dans la commune. Elle a par ailleurs reçu le soutien de Thomas Joly, président du mouvement nationaliste d'extrême droite «Parti de la France».

Une «pancarte au message manifestement antisémite»

En plus de son interpellation, son domicile a été perquisitionné par les forces de l’ordre. «La police regarde si l'on trouve dans son logement de quoi expliquer ou conforter la présomption d'antisémitisme», a indiqué la préfecture à l'AFP.

Une enquête en flagrance a été ouverte dimanche pour la «pancarte au message manifestement antisémite», qu’elle comportait, a annoncé la préfecture. Les noms de plusieurs responsables politiques, hommes d'affaires et intellectuels, dont la plupart sont juifs, y étaient inscrits. Ils encadraient le slogan «Mais qui ?», qui est considéré depuis peu comme un nouveau symbole antisémite. La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) estime ainsi qu’il est «une autre manière de dire qu'on n'aime pas les juifs».

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Francis Kalifat, a indiqué sur Twitter avoir demandé à l'avocat de l'organisation «de déposer plainte (...) contre Cassandre Fristot identifiée comme la personne portant la pancarte antisémite lors d’une manifestation antivax». La Licra avait annoncé dès dimanche à l'AFP son intention de porter plainte et SOS Racisme a dit «étudier» la possibilité de poursuites judiciaires.

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