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Rodéos urbains : tout savoir sur les radars Méduse permettant d'accentuer la lutte contre le phénomène

Le radar «Méduse» est équipé d’une caméra à 360 degrés, ce qui lui permet de ne pas avoir d'angle mort pour lire la plaque d'immatriculation. [Image d'illustration BruitParif]

Testé pour la première fois en France en janvier 2021 sur la D46 dans la vallée de Chevreuse (Yvelines), le radar anti-bruit, aussi appelé radar Méduse, pourrait permettre d'accentuer la lutte contre les rodéos urbains. Son utilisation reste toutefois limitée puisqu’il n’a pas encore été homologué par l’Etat et ne permet pas la verbalisation des pilotes en infraction.

En phase de tests dans les Yvelines depuis janvier 2021, le radar Méduse s'impose de plus en plus en France. Il refait parler de lui cet été alors que le pays fait face à une forte recrudescence de rodéos urbains.

Le dispositif, muni d'une caméra et de plusieurs micros placés au bout d'un mât lui donnant un air de ressemblance avec l'animal marin, est en effet plébiscité par un nombre croissant de communes qui cherchent à contrer le phénomène.

Le niveau sonore maximal de ces appareils est fixé en général à 90 décibels et s'activent dès que cette limite est franchie à la manière des radars mesurant la vitesse. Ainsi, un deux-roues motorisé, une voiture, une camionnette, un poids lourd, etc. dégageant un niveau sonore supérieur au seuil fixé peut être verbalisé.

Couplé à la vidéo-verbalisation, le radar Méduse donnerait une preuve supplémentaire à la justice des infractions commises. Mais la loi, jusqu'ici, l'en empêche.

«Il n’est toujours pas homologué par le ministère de l’Intérieur et on ne peut pas verbaliser. Il faut vraiment accélérer ce type d’outil pour tous les maires qui en ont besoin. Cela fait près d’un an que l’on utilise ce type de radar et ça marche et c’est utile mais si on ne peut pas verbaliser ça n’a pas d’intérêt», a ainsi déploré Franck Louvrier, maire LR de La Baule, sur CNEWS ce mercredi 17 août.

A l'origine du projet, le gouvernement avait du reste tablé sur une amende forfaitaire de 135 euros en cas d'infraction constatée par le radar Méduse, mais cette sanction peine toujours a être mise en place par l'exécutif. 

UNE CAMÉRA À 360 DEGRÉS ET QUATRE MICROPHONES

Pour ses partisans, le radar «Méduse», pourrait pourtant constituer un allié de poids avec sa caméra à 360 degrés, lui permettant de ne pas avoir d'angle mort pour lire la plaque d'immatriculation, en plus de son antenne acoustique dotée de quatre microphones, disposés en tétraèdre (pyramide à quatre faces).

En dehors de la seule problématique liée au rodéos urbains, ces capteurs innovants ont au départ pour objectif «d’identifier les conducteurs bruyants qui roulent trop vite, en surrégime, les deux-roues débridés, ou dotés d'un pot d'échappement non-homologué. Il y a d'un côté le comportement de l'individu et de l'autre les caractéristiques propres au véhicule», a détaillé il y a un an auprès de CNEWS Bruitparif, qui l'a développé. Ces micros donnent une information cruciale : la direction de provenance du bruit.

«Cette multiplicité de microphones permet de détecter de petits décalages temporels lors de l’arrivée du son, qui sont suffisants pour permettre de reconstituer plusieurs fois par seconde la direction du bruit dominant», explique l’association.

Ensuite un algorithme modélise ces informations sur des images, où les sources de sons sont définies par des hexagones. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, ces derniers représentent «l’énergie sonore en fonction de la direction de provenance». Plus la couleur de l'hexagone est foncée, plus le bruit est important.

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©Bruitparif

Pour rappel, la limite de bruit pour qu’un véhicule soit homologué est de 72dB (une tolérance est accordée à ceux très puissants). Soit l'équivalent d'une «salle de classe bruyante», selon l'échelle des décibels de Bruitparif. Or, certaines motos pourraient monter jusqu'à 130 dB, soit un «avion au décollage».

Avant cette mise en place officielle, l'outil était déjà installé pour des tests de fonctionnement dans les communes de Saint-Forget (Yvelines), Paris, Nice (Alpes-Maritimes), Toulouse (Haute-Garonne), Bron (Rhône), Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne).

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