En direct
A suivre

Gare du Nord : la SNCF envisage de renoncer à son projet de rénovation

Depuis plusieurs années, le projet est jugé surdimensionné. Depuis plusieurs années, le projet est jugé surdimensionné. [© Valode & Pistre Architectes]

Première gare d'Europe, la Gare du Nord pourrait ne pas être rénovée en vue de la tenue des Jeux olympiques à Paris en 2024, comme il en était question depuis quelques années. La SNCF serait en effet sur le point de renoncer à ce grand projet, a-t-on appris ce mardi 21 septembre.

En raison d'une dérive budgétaire conséquente, ainsi que d'un très probable retard dans la livraison de ces travaux, SNCF Gares & Connexions, la filiale de la compagnie ferroviaire, a annoncé ce mardi envisager de mettre fin au contrat qui la lie à son partenaire Ceetrus (foncière du groupe Auchan) pour la rénovation de la Gare du Nord.

Une facture trop salée

«Les dérives budgétaires et de planning ne sont pas acceptables», a indiqué une source proche du dossier, alors qu'un communiqué officiel diffusé par SNCF Gares & Connexions ce mardi faisait état d'un «projet de transformation de la Gare du Nord» qui ne paraissait «plus réunir les conditions de réalisation prévues par le contrat de concession».

«Des comptes ont été demandés [...] sur cette évolution inquiétante et une décision sera prise très prochainement sur le devenir de cette concession», pouvait-on lire dans le communiqué. La SNCF avait, de fait, été avertie dès cet été d'un dérapage du coût prévisionnel des travaux portant la facture à plus de 1,5 milliard d'euros, contre 500 millions encore envisagés fin 2020, et d'un «retard considérable» les empêchant d'être achevés d'ici aux JO de Paris 2024. 

Pour rappel, le groupe avait choisi Ceetrus en juillet 2018, afin de tripler la surface de la gare parisienne en prévision de la tenue des Jeux olympiques à Paris en 2024. La concession avait été confiée à SA Gare du Nord 2024 (StatioNord), une coentreprise formée par SNCF Gares & Connexions (34 %) et la foncière Ceetrus (66 %).

Après une longue polémique avec la mairie de Paris – qui pourtant avait approuvé le dossier à l'origine –, une mouture moins ambitieuse du projet avait été adoptée en novembre 2020, ce qui n'a pas empêché les difficultés. Le permis de construire modificatif avait même été déposé début janvier, censé marqué le lancement des travaux.

Le rétropédalage de la SNCF a été particulièrement bien accueilli par de nombreux élus parisiens, notamment écologistes. C'est le cas de David Belliard, l'adjoint à la maire de Paris chargé de la transformation de l'espace public, qui souligne cette «victoire après des années de mobilisation contre ce projet d'un autre temps». Pour l'élu écologiste, «il s'agit maintenant de travailler à une nouvelle Gare, intermodale, plus accueillante, ouverte sur le nord».

Un avis partagé par Nicolas Bonnet-Ouladj, le président du groupe communiste au Conseil de Paris, qui parle également d'«une victoire contre un projet qui faisait la part belle au privé au détriment des besoins des usagers». 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités