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Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron porté par un front républicain vivant mais fissuré

Emmanuel Macron est le premier président de la Ve République à être réélu au suffrage universel direct hors cohabitation. [Thomas COEX / AFP]

On le disait affaibli, voire révolu, mais le front républicain a finalement porté Emmanuel Macron vers sa réélection, ce dimanche 24 avril. Le président a remporté l'élection présidentielle avec environ 58% des voix contre près de 42% pour Marine Le Pen, qui réalise néanmoins un score historique.

En début de semaine dernière, les soutiens du candidat LREM s'inquiétaient de la perspective d'une forte abstention ou d'une large mobilisation de l'électorat anti-Macron. Dans le Figaro, l'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, lâchait même : «A l'évidence, le front républicain n'est plus un réflexe naturel, par lassitude sans doute».

La consultation organisée par La France insoumise, dont le candidat, Jean-Luc Mélenchon, avait raflé la troisième position au premier tour, laissait place au doute. Le vote blanc arrivait en effet en tête, avec 37,65% des 215.292 voix exprimées, et le choix Macron n'arrivait qu'en second lieu, avec 33,4% des voix.

Malgré tout, comme c'est l'usage depuis la présidentielle de 2002 et la première apparition de l'extrême droite au second tour, les candidats non-qualifiés ont appelé à faire barrage. L'écologiste Yannick Jadot, la socialiste Anne Hidalgo, le communiste Fabien Roussel ou encore Valérie Pécresse, chez les Républicains, ont tous demandé à leurs électeurs de voter pour Emmanuel Macron.

Jean-Luc Mélenchon, de son côté, avait martelé, au soir du premier tour : «vous ne devez pas donner une voix à Madame Le Pen», sans toutefois appeler ouvertement à voter pour le président candidat. Philippe Poutou avait fait de même, tandis que Jean Lassalle et Nathalie Arthaud choisissaient de ne pas donner de consigne. Seuls Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan avaient demandé à leurs électeurs d'accorder leur voix à Marine Le Pen.

Ce front républicain s'est même étendu au-delà des frontières françaises. Dans une tribune publiée le 21 avril dans plusieurs médias européens, dont le Monde, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et le Premier ministre portugais, Antonio Costa, ont implicitement montré leur soutien à Emmanuel Macron.

Sans jamais nommer aucun des deux finalistes, ils demandaient aux Français de «faire le bon choix» entre un «démocrate qui croit que la France est plus forte dans une Union européenne puissante et autonome» et une candidate «d'extrême droite» qui s'est rangée «ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie».

Un paysage politique bouleversé

L'ex-président brésilien Lula avait lui aussi apporté son soutien à Emmanuel Macron, le «candidat qui incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes» selon lui. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, exprimait quant à lui son envie de «continuer de travailler» avec le président candidat, tandis que l'opposant russe Alexeï Navalny appelait à voter pour Emmanuel Macron «sans hésitation aucune».

Plus mesuré, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'était abstenu de toute consigne de vote, évoquant toutefois ses «relations» avec le candidat LREM, qu'il ne souhaitait «pas perdre».

Cette mobilisation générale a fini par payer puisqu'Emmanuel Macron est devenu, ce dimanche 24 avril, le premier président de la Ve République à être réélu au suffrage universel direct hors cohabitation. Il conserve néanmoins ses fonctions dans un paysage politique profondément bouleversé, dans lequel les extrêmes ont gagné du terrain.

En effet, Marine Le Pen réalise elle aussi un record en portant l'extrême droite à un score historique. Depuis la présidentielle de 2017, le Rassemblement national a gagné plus de huit points, signe que le front républicain se fissure, même s'il existe toujours.

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