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Paris : polémique autour de l'abattage d'arbres centenaires au pied de la tour Eiffel

Dans son projet de réaménagement du Champ-de-Mars, la municipalité d'Anne Hidalgo avait pris la décision d'abattre une quarantaine d'arbres centenaires, avant que le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire n'évoque une évolution, à la suite à la mobilisation des défenseurs des espaces verts.

Cette réfection du Champ-de-Mars fait partie d'un vaste projet intitulé «OnE», décidé en 2019, lors du premier mandat de l'actuelle maire de Paris. Avec un budget aujourd'hui estimé à 107 millions d'euros, ce réaménagement vise à réduire la place de la voiture de part et d'autre du pont Iéna et la création d'un pont végétalisé place du Trocadéro. L'objectif est aussi l'embellissement de Paris d'ici à la tenue des Jeux olympiques de Paris 2024.

Les équipes d'Anne Hidalgo souhaitent utiliser des matériaux «davantage perméables» que le béton désactivé au niveau des voies piétonnes situées entre les rangées d'arbres centrales. Si la municipalité a annoncé la plantation de 180 arbres de plus, l'association des Amis du Champ-de-Mars a vivement critiqué le projet, parlant de «désinformation pour masquer une diminution de l'ordre de 20 % à 35 % des espaces verts» accessibles au public.

42 arbres devaient être abattus

Pour mener à bien les constructions, la mairie de Paris a indiqué dans son projet détaillé, disponible sur internet, que 42 arbres devront être abattus.

Sauf que la polémique enfle ces derniers jours, alors que Philippe Khayat, membre de l'association France nature environnement Paris et de SOS Paris, montre que l'abattage de certains de ces arbres a déjà débuté et critique avec véhémence la décision de la municipalité.

«On a une mairie qui se prétend écologiste, mais qui nous fait un projet qui est vraiment très anti-écologique, puisqu'on va détruire de grandes parcelles de pleine terre», explique-t-il dans une vidéo tournée par Brut.

Le journaliste Hugo Clément a également réagi sur les réseaux sociaux afin d'interpeller Anne Hidalgo et son premier adjoint en charge de l'urbanisme, Emmanuel Grégoire.

Ce dernier n'a pas manqué de défendre un «projet [qui] va améliorer les conditions de travail des agents et d'accueil des publics de la tour Eiffel et des jardins», tout en précisant être «en train d'étudier les moyens d'éviter l'abattage» de deux arbres.

Il a par ailleurs, au nom de la mairie, pris l'engagement qu'«aucun arbre centenaire ne sera abattu», dans un tweet daté de ce samedi 30 avril, réagissant à la polémique gradissante, et évoquant des évolutions du projet tel que présenté à l'origine.

«Doter la tour Eiffel de standards touristiques internationaux»

La mairie de Paris explique sur son site que le projet «OnE» a une vocation touristique. Elle rappelle que «7 millions de visiteurs découvrent chaque année la tour Eiffel et environ 20 millions viennent l’admirer sans forcément y monter».

Avant de justifier l'intérêt des réaménagements : «la configuration actuelle du site ne permet plus d’accueillir les Parisiens et les touristes dans des conditions satisfaisantes. Une vaste opération de réaménagement du site a été lancée afin de créer un nouveau parc urbain au cœur de Paris et de doter la tour Eiffel de standards touristiques internationaux.»

Une consultation publique avait été lancée par voie électronique en 2021, avec plus de 6.000 contributions. Mais elle s'est révélée en défaveur de la municipalité, puisque «la très grande majorité des participants ont, de manière massive, exprimé leur opposition au projet», selon les mandataires de la Commission nationale du débat public.

De quoi relancer les opposants au projet, au premier rang desquels les élus parisiens de droite, et membres du groupe d'opposition Changer Paris. A sa tête, la maire du 7e arrondissement Rachida Dati qui a demandé ce week-end à Anne Hidalgo et à Emmanuel Grégoire «d'écouter la demande légitime des riverains et des Parisiens pour qu'une réelle concertation soit menée sur ce projet».

Un projet qui risque, selon l'ancienne Garde des Sceaux, de «mettre en péril un lieu emblématique de Paris». «Anne Hidalgo s'obstine dans cette destruction de Paris. Il est urgent de stopper ce projet», a-t-elle encore fait savoir.

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