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Discours de politique générale : quels sont les autres Premiers ministres à avoir évité le vote de confiance ?

Georges Pompidou a été le premier à ne pas solliciter le vote de confiance des députés. [AFP]

Elisabeth Borne va présenter sa déclaration de politique générale aux parlementaires. Il est de tradition qu’à l’issue de cette dernière, le Premier ministre se soumette au vote de confiance des députés. Elisabeth Borne ne le fera pas et avant elle sept autres Premier ministre ont fait le même choix.

A la fin de sa déclaration de politique générale, un Premier ministre peut décider de solliciter le vote de confiance des députés. Elisabeth Borne, qui la présente ce mercredi, sera la huitième à refuser de se soumettre au vote de l’Assemblée nationale. Un choix de sécurité pour éviter la défiance des députés et l’obligation de démission du gouvernement.

Georges Pompidou a été le seul Premier ministre à voir son gouvernement renversé par une motion de censure, en octobre 1962. Les députés souhaitaient montrer leur désapprobation envers le président de la République, Charles de Gaulle, et sa réforme de l’élection présidentielle. Le Général de Gaulle avait répliqué en dissolvant l’Assemblée.

De nouveau Premier ministre après la dissolution de l’Assemblée nationale, Georges Pompidou a fait le choix à deux reprises, en 1966 et 1967, de ne pas se soumettre au vote de confiance des députés. Il a ainsi montré à ses successeurs que la chose était possible, puisque facultative, et s'est protégé par la même occasion de la potentielle défiance des locataires du Palais Bourbon.

Il y a 30 ans, Pierre Bérégovoy refuse le vote

Par la suite, Georges Pompidou a été imité par trois Premiers ministres de droite et trois de gauche. Maurice Couve de Murville a pris la même décision au moment de sa nomination en juillet 1968. Au lendemain de Mai 68, l’homme politique a joué la carte de la sécurité.

En 1972, au tour de Pierre Messmer, Premier ministre de Georges Pompidou, de ne pas solliciter le vote des députés, et ce malgré la victoire de sa majorité aux législatives. Il en sera de même pour Raymond Barre en 1976.

En 1988, Michel Rocard, Premier ministre de François Mitterrand s'est lui aussi montré frileux malgré une majorité de la gauche à l’Assemblée. En 1991, Edith Cresson, première femme à occuper le poste de Premier ministre, a également fait le choix de se passer de la confiance des députés.

Il y a 30 ans, c’est le socialiste Pierre Bérégovoy, alors Premier ministre de François Mitterrand, qui a pris la décision de ne pas se soumettre au vote. Moins d’un an plus tard, il a été forcé à la démission par l’écrasante victoire de la droite aux législatives de 1993. Accusé de corruption il mettra fin à ses jours le 1er mai 1993, un mois après avoir quitté son poste.

Si Elisabeth Borne décide de ne pas se soumettre au vote de confiance de l’Assemblée nationale, c’est principalement par prudence. En effet, si le camp d’Emmanuel Macron conserve la majorité à l’hémicycle, cette dernière n'est que relative et l’opposition du Rassemblement national, de la Nupes et des Républicains reste puissante.

Solliciter le vote de confiance des élus serait alors dangereux puisqu’en cas de défaite le gouvernement si difficilement constitué serait forcé de démissionner.

La France Insoumise et ses alliés de la Nupes ont cependant annoncé le dépôt d’une motion de censure à l’encontre d’Elisabeth Borne et de son gouvernement afin de pallier l’absence de vote. Si cette dernière est adoptée ce sera seulement la seconde fois de la Ve République.

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