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22 août 1962 : il y a 60 ans, le général de Gaulle échappait à un attentat au Petit-Clamart

Le général de Gaulle durant une conférence de presse télévisée, le 18 octobre 1962, soit deux mois après l'attentat. [AFP]

Mercredi 22 août 1962 au soir, un attentat a visé le cortège du général De Gaulle au Petit-Clamart alors qu’il se dirigeait vers l’aéroport de Villacoublay, situé dans les Yvelines. Au total, douze personnes des ultras de l’Algérie française ont été interpellées.

Dans l’histoire de la vie politique française, seul le président Paul Doumer a été assassiné le 7 mai 1932. Néanmoins, il s’en est fallu de peu pour que la mort ne frappe aussi le général de Gaulle le 22 août 1962.

Il y a 60 ans, jour pour jour, au Petit-Clamart, le plus illustre président de la 5e République a été la cible d’un attentat des ultras de l’Algérie française. Ce jour-là, le général Charles de Gaulle venait de quitter le Conseil des ministres de rentrée avant de prendre la direction de l’aéroport de Villacoublay, dans les Yvelines, en début de soirée.

Une voiture de sécurité et deux motocyclistes de la gendarmerie accompagnaient la DS-19 présidentielle, conduite par le gendarme Francis Marroux, depuis le palais de l’Elysée. A bord se trouvaient le général de Gaulle et son gendre, le général de Boissieu.

Aux alentours de 20h20, alors que la route était dégagée, le cortège s’est approché du carrefour du Petit-Clamart, au sud de Paris. Soudain, un homme s'est mis à agiter un journal annonçant le début de l’opération «Charlotte Corday». Il s’agissait de Jean-Marie Bastien-Thiry, polytechnicien et cerveau de l’attentat qui voyait en de Gaulle un «tyran» abandonnant l’Algérie française au profit du communisme.

D’abord, des coups de feu depuis un fusil-mitrailleur provenant d’une estafette jaune ont été tirés en direction de la DS présidentielle, touchée à plusieurs endroits. Francis Marroux a accéléré mais une seconde voiture l'a pris en chasse. Les occupants de cette dernière ont ouvert le feu à plusieurs reprises avant de prendre la fuite.

Heureusement, le général de Gaulle ainsi que tous les passagers de l’escorte s'en sont sortis indemnes. Au bout de quinze jours d’enquête, douze personnes, munies de leurs armes, ont été interpellées.

Le commando était composé du lieutenant-colonel de l’armée française Jean-Marie Bastien-Thiry, son second Alain de La Tocnaye, des Hongrois Lazlo Varga, Lajos Marton et Gyula Sari ainsi que des métropolitains et des Pieds-noirs.

L’Algérie française, l’«impossible» pour le général de Gaulle

Cette tentative de meurtre aurait visé le général de Gaulle suite à son «choix» vis-à-vis de l’Algérie française. En effet, l’illustre président de la 5e République a été appelé au pouvoir en 1958 en raison de la crise algérienne.

Alors qu’il représentait l’espoir des partisans de l’Algérie française, le général de Gaulle s’est rapidement rendu compte de l’impossibilité du maintien de la politique coloniale. Concrètement, il pensait que la France devait rejeter cette guerre d’un autre âge pour se focaliser sur la modernité européenne qui se traduira, par la suite, par la réconciliation avec l’Allemagne en 1963.

A partir de ce choix, le général de Gaulle est devenu l’ennemi de l’Organisation de l’Armée secrète (OAS) qui, pour rappel, posait des bombes en Algérie pour signifier à l’Etat son refus de l’indépendance algérienne.

Un an avant la tentative de meurtre du 22 août 1962, un premier attentat à la bombe avait visé le convoi du président de Gaulle à Pont-sur-Seine, dans l’Aube. Le 8 septembre 1961, un groupuscule proche de l’OAS a fait exploser un véhicule au passage de la voiture présidentielle. L’engin explosif a vu ses effets réduits par une trop longue exposition à l’humidité et n’a commis que des dégâts matériels.

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