Alors que le préfet de police de Paris a annoncé que le nombre de viols de rue était «stable» dans la capitale, la procureure de la République de Paris a quant à elle évoqué ce jeudi 15 septembre une hausse inquiétante des violences sexuelles.
«Les chiffres concernant les viols de rue sont stables», a assuré Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, au Parisien, expliquant que 26 faits avaient été recensés en juin-juillet 2022, contre 25 pour la même période en 2021, ainsi que 2 faits de viols sur mineurs, contre 3 l'an passé. En parallèle, le nombre de plaintes pour violences sexuelles déposées à Paris a progressé de 30 % par rapport à 2021, a annoncé ce jeudi la procureure de la République de Paris Laure Beccuau.
le chiffre des plaintes est en hausse
«Il faut être clair, le chiffre des plaintes pour les violences sexuelles est en hausse, si j'en crois les derniers éléments communiqués par la police judiciaire», s'est ainsi exprimée Laure Beccuau au micro de France Info, estimant qu'il s'agissait d'«une hausse chiffrée à 30 % par rapport à l'année dernière». Les raisons selon elle ? «Une hausse objective des faits» mais aussi «une hausse liée à la libération de la parole», qui pourrait tout à fait être l'une des conséquences du mouvement #MeToo.
Et si, selon elle, «le chemin à parcourir paraît immense», il n'en demeure pas moins qu'il y a de vraies «réussites dans la protection des victimes», énumérant les moyens mis en place dans cet objectif : «les bracelets électroniques», «les téléphones "grave danger"» et bientôt, «un système» qui permettra de vérifier si un téléphone est «infecté ou surveillé» par un conjoint, par exemple en cas de séparation ou de harcèlement.
«Même un seul viol est intolérable», a néanmoins souligné Laurent Nuñez, qui a réagi aux récents faits de viols, assez violents, qui ont eu lieu ces dernières semaines. Le préfet de police de Paris a d'ailleurs assuré à ce sujet qu'il fallait «plus de présence sur le terrain», mais aussi «être efficace dans notre travail de police judiciaire mais aussi de prévention auprès des bars, des discothèques».