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Stratégie, finance, futur président… Le Rassemblement national fait sa rentrée au Cap d'Agde

Louis Aliot, Marine Le Pen et Jordan Bardella prendront la parole dimanche. [AFP]

Les universités d’été du Rassemblement national se tiennent ce week-end au Cap d'Agde (Hérault), dans une ambiance où ambition commune et duel pour la présidence du parti se mêleront.

Une rentrée à deux visages. Les troupes du Rassemblement national se réunissent à partir de ce vendredi au Cap d'Agde (Hérault), pour les universités d’été du parti, qui doivent réunir tous ses élus (députés, eurodéputés, maires, conseillers régionaux…). Si le but est de lancer l’année politique à venir et préparer l’avenir, les regards seront surtout tournés vers les deux candidats à sa présidence, Louis Aliot et Jordan Bardella.

Marine Le Pen se fera-t-elle ainsi voler la vedette ? L’ancienne présidente du RN, finaliste des deux dernières présidentielles et cheffe du groupe parlementaire à l’effectif historique à l’Assemblée nationale, sera évidemment présente au milieu des élus et cadres dans un premier temps, puis des sympathisants, le dimanche. Si son discours doit venir clore l’événement, il sera précédé par des interventions de Louis Aliot et Jordan Bardella, a indiqué le parti.

Car l’actualité majeure de cet automne pour le Rassemblement national est l’élection de son futur leader. Les adhérents (qui ont jusqu’au 26 septembre pour s’encarter) voteront du 30 septembre au 3 novembre, deux jours avant le 18e congrès, où le résultat sera dévoilé.

Quelle ambiance avant l'élection du nouveau président ?

Fort de son rôle de président par intérim et de sa présence médiatique couronnée de succès lors de la bataille des législatives, Jordan Bardella s’avancera comme le favori logique du scrutin. De son côté, Louis Aliot, vice-président du parti et maire de Perpignan, a l’intention d’attirer à lui ceux qui ambitionnent de voir le RN s’implanter enfin dans les centres urbains. Le seul élu d’une ville de plus de 100.000 habitants répète, comme ses soutiens, qu’une future victoire à l’échelle nationale ne sera possible qu’à cette condition.

Jordan Bardella devrait lui mettre l’accent sur l’importance de former les futurs cadres du parti, pour continuer à se structurer. Si les deux affirment lors de leurs différentes interviews qu’ils ne sont pas des adversaires et qu’ils ne souhaitent pas se critiquer, la tension devrait néanmoins grimper doucement et la moindre petite phrase prononcée par l’un sera décortiquée.

Reste que les deux ont surtout affiché leur envie première de mener le RN à la victoire en 2027, avec Marine Le Pen comme candidate (des soutiens de Louis Aliot laisseraient entendre que Jordan Bardella pourrait être tenté, ce qu’il dément catégoriquement).

La formation des cadres, axe de développement pour le futur

Dans ce but, ces universités d’été, également décrites comme une «rentrée parlementaire» des élus RN ou des «journées interparlementaires», devront permettre aux cadres d’entamer une formation, souhaitée par la direction. Ce point a en effet été élevé comme un objectif d’importance première, et est d’ailleurs souhaité par les deux candidats à la présidence du parti.

Ainsi, sur le plan concret, des ateliers seront proposés concernant le fonctionnement de l’Assemblée, la communication ou le décryptage de certains projets de loi prévus par le gouvernement. Mais il sera aussi question de stratégie à plus long terme, avec des réflexions et des débats sur la création d’une école des cadres du RN. Le but est de former ses futurs dirigeants, afin de se montrer compétent et capable de diriger le moment venu.

Enfin, l'événement devrait aussi permettre d’aborder la question des finances du parti, qui est toujours endetté de plus de 20 millions d'euros. Le Rassemblement national a ainsi annoncé lancer un «emprunt national» au mois d’octobre, en espérant récolter 3 millions d’euros. Les discussions pourraient également tourner sur la façon d’utiliser l’argent que lui versera l’Etat à partir de l’été 2023, en raison de ses résultats aux législatives (nombre d’électeurs et nombre d’élus). La somme doit s’établir autour de 10 millions d’euros, chaque année durant cinq ans.

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