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«Le pire est en préparation» : Loïk Le Floch-Prigent, ancien patron de GDF, tacle le gouvernement face au risque de coupures d’électricité

coupures d'électricité Loïk Le Floch-Prigent s'est inquiété du manque d'actions de la part du gouvernement pour contrer de futures coupures d'électricité. [Fred TANNEAU / AFP]

Loïk Le Floch-Prigent s’est exprimé dans une longue interview à Atlantico, ce dimanche 4 décembre. L’ex-PDG de Gaz de France s’avoue inquiet du plan du gouvernement face au risque de délestages. Et l’exhorte à mieux informer les Français.

Des mesures qui ne suffisent pas. Le président de la République a tenu, samedi 3 décembre, à rassurer les Français, promettant que les coupures d’électricité ne représentaient qu’un «cas extrême». Des paroles qui n’ont pas convaincu Loïk Le Floch-Prigent, ancien PDG de Gaz de France, qui s’est exprimé auprès d'Atlantico.

«C’est l’action qui rassure, pas la parole»

«La communication du gouvernement et des dirigeants des entreprises repose plus sur la peur de l’avenir, sinon la panique», a fustigé l’ingénieur et entrepreneur. Dénonçant : «le 3 décembre, la France a acheté 6.000 GW à ses voisins. C'est beaucoup trop si l'on se réfère aux années antérieures !»

En cause : l’arrêt de nombreux réacteurs dans les centrales nucléaires, pour des raisons de maintenance. «Il faudrait donc donner des informations claires sur la production envisageable dès le début 2023», a-t-il recommandé. «Comme les réponses à cet égard sont floues ou insuffisantes, il ne reste plus qu'à craindre le pire... d'ailleurs en préparation.»

Loïk Le Floch-Prigent estime inutile l’accélération de la mise en service d’éoliennes ou de panneaux solaires pour faire face à l’urgence. Dans l’Hexagone, 87% de l’électricité est produite grâce aux centrales nucléaires ou à l’hydraulique.

«C'est donc là que le problème doit être traité pour ne pas céder à la panique pour les prochains hivers, et c'est l'action qui rassure, pas la parole», a-t-il souligné.

«Je baisse, j’éteins, je décale» : un geste marginal

Quant aux recommandations d’Emmanuel Macron de se montrer responsable en questionnant sa propre consommation d’électricité et en adoptant les bons réflexes, Loïk Le Floch-Prigent n’y croit pas vraiment.

Les gestes de «Monsieur et madame Toutlemonde», encouragés par plusieurs campagnes gouvernementales comme le spot «Je baisse, j’éteins, je décale», ne changeront pas la donne.

«On rejoue un peu le Covid dans cette histoire. Le consommateur individuel est très marginal et a déjà pris beaucoup de mesures d'économies dans sa vie quotidienne», a-t-il avancé. «Ce qui ne l'est pas, c'est le fonctionnement des entreprises. Si la consommation baisse, cela veut dire la baisse de la production.»

Un problème pour l’entrepreneur, qui estime que cela conduirait à «la décroissance, la désindustrialisation et non pas seulement la fin de l'abondance mais celle de la prospérité du pays».

Pour Loïk Le Floch-Prigent, «il n'y a pas de plan, il y a des paroles sans action véritable». Préconisant plutôt d’agir sur l’offre, et de favoriser la réindustrialisation, pour passer des hivers plus sereins dans les années à venir.

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