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Nouveau parti anticapitaliste : pourquoi Philippe Poutou et Olivier Besancenot ont-ils quitté le NPA ?

Philippe Poutou (à gauche) et Olivier Besancenot (à droite) ont rompu leurs liens avec le Nouveau parti anticapitaliste en raison de divergences politiques. [JOEL SAGET / AFP]

À l’issue du 5e congrès du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui se tenait ce samedi à la Bourse du Travail de Saint-Denis (93), Philippe Poutou et Olivier Besancenot ont entériné leur décision de quitter le parti, en raison de divergences politiques avec les défenseurs d’une ligne jugée «trop sectaire».

La séparation, définitive, était attendue par les militants, elle est désormais officielle. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) s’est scindé en deux à l’issue de son 5e congrès annuel, samedi 10 décembre, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Le courant des figures historiques, Olivier Besancenot et Philippe Poutou, prenant acte des désaccords politiques avec une frange plus «radicale» du mouvement qui ne souhaitait pas, notamment, s'allier avec la France insoumise. 

«On était dans une situation, depuis longtemps, où il y avait plusieurs partis dans le parti, avec plusieurs orientations et plusieurs pratiques militantes, et nous qui avons pris l’initiative de la séparation. On ne pouvait plus, on ne voulait plus continuer comme ça», a expliqué ce dimanche lors d’une conférence de presse Philippe Poutou, candidat du NPA aux trois dernières élections présidentielles. 

«C’est jamais de gaieté de cœur qu’on arrive à ce constat politique, mais c’est un choix politique de fond, celui de renouer avec ce qui était l’état d’esprit initial du NPA en 2009 dans un contexte qui a évidemment complètement changé», a complété Olivier Besancenot, candidat du parti en 2002 et 2007. 

Refus d'une alliance partisane

Dans le détail, un petit groupe réuni autour des deux figures historiques du parti, ont plaidé pour une «gauche radicale qui peut travailler avec la France insoumise». Au cœur du débat, la volonté de mener des combats «de manière à la fois radicale et unitaire», toujours «dans une perspective anticapitaliste» mais avec une plus grande «disponibilité» aux luttes LGBT, féministes et écologiques. Mis en minorité, les intéressés ont fait le choix de la scission avec le NPA, qui tenait à conserver sa «dimension révolutionnaire».

«Les quelques scissionnistes de la direction sortante ont fait le choix de tenter de faire exploser le parti au mépris du vote démocratique des militants et militantes», a réagi le NPA dans un communiqué, dénonçant un choix «irresponsable» dans un contexte où «la situation nationale et internationale exige que les révolutionnaires resserrent leurs rangs et avancent des perspectives d’émancipation révolutionnaire pour le monde du travail et de la jeunesse».

Avec cette séparation, «le NPA fait le choix de ne devenir ni un front de tendances et d’organisations, ni une secte politique», ont-ils conclu. Les partisans ont d’ores et déjà annoncé que «le NPA continuera malgré le départ de ses principaux porte-parole» et ont indiqué que «dès lundi», ils réuniront «toutes les instances du NPA» pour préparer la suite des événements.

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