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Sondage : plus de 8 Français sur 10 pensent que le système de santé de la France est en danger

Triple épidémie de Covid-19, grippe et bronchiolite, grève des médecins généralistes, crise aux urgences… Au vu de l’actualité des dernières semaines, 84 % des Français estiment que le système de santé du pays est en danger, selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS publié ce jeudi 5 janvier.

Après trois ans de crise sanitaire du Covid-19, le système de santé français est à bout de souffle, voire exsangue. Pénurie de soignants, urgences en crise, et désormais, grève des médecins généralistes… De plus en plus de professionnels de santé dénoncent les insuffisances du système au quotidien.

Selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, publié ce jeudi 5 janvier, l’inquiétude des Français quant à cette crise est forte. En effet, 84 % des sondés estiment que le système de santé est en danger. L’inquiétude est sans surprise plus importante chez les plus âgés (88 % chez les plus de 50 ans, contre 76 % chez les 18-24 ans).

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Une préoccupation qui prend par ailleurs ce jeudi une résonnance particulière dans la mesure où une manifestation de médecins libéraux doit avoir lieu à Paris, entre le Panthéon et le ministère de la Santé, où un collectif devrait être reçu par le ministre François Braun.

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Autre enseignement, le constat est aussi partagé par l’ensemble des sondés quelles que soient leurs affinités politiques, bien que la droite et la gauche soient un peu plus inquiètes que le parti présidentiel. Concrètement, 83 % des proches de la France insoumise estiment que le système de santé français est en danger, tout comme 85 % des personnes proches du Parti socialiste et 83 % des Républicains. Fait notable, plus les réponses se déplacent à droite du spectre politique, plus la part de sondés inquiets est forte (89 % pour le Rassemblement national et 99 % pour Reconquête). Les proches de la majorité présidentielle sont quant à eux 77 % à partager ce constat.

Le gouvernement défend son bilan mais reconnaît les difficultés

Interrogée lundi sur franceinfo, la Première ministre Elisabeth Borne a jugé que la grève des médecins généralistes en pleine période de fête, et à présent reconduite jusqu'à dimanche prochain, n’était «pas responsable», mais a dit «entendre les difficultés» des professionnels.

Elle a toutefois défendu le bilan du gouvernement concernant la crise de l’hôpital, soulignant notamment les augmentations de salaires décidées lors du Ségur de la Santé, de «300 euros par mois de plus pour une infirmière débutante», mais a reconnu que ces décisions n’avaient «pas tout réglé». La cheffe du gouvernement a affirmé aussi que le principal défi aujourd’hui était «l’organisation du temps de travail des soignants» et «l’attractivité des métiers pour réduire la pénibilité».

Le manque de personnel est l’un des principaux problèmes pointés par les professionnels à l’hôpital. À Thionville, en Moselle, 93 % des infirmiers des urgences ont été placés en arrêt maladie, à bout face au flux continu de patients et au manque de moyen et de temps pour s'occuper d'eux. Une situation critique exacerbée par la triple épidémie de Covid-19, grippe et bronchiolite en pleine période de fêtes de fin d’année.

De leur côté, les médecins généralistes réclament une consultation à 50 euros, le double du tarif actuel, pour créer un «choc d’attractivité» vers la médecine de ville, qui peine à séduire les jeunes. Face à cette situation à l'hôpital, les services de SOS Médecins sont à présent eux aussi saturés. Les laboratoires de biologie médicale menacent par ailleurs de faire une grève totale des «actes Covid», après avoir annoncé couper la transmission des données sur la pandémie aux autorités sanitaires, sur fond de désaccord avec l'Assurance maladie. En définitive, un véritable «janvier noir» pour le système de santé. 

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