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Réforme des retraites : pour Laurent Berger, leader de la CFDT, adopter le texte grâce au 49.3 serait «dangereux»

«La détermination qui s'exprime dans la rue est en train de se transformer en colère», selon Laurent Berger. [CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Ce dimanche 12 mars, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a mis en garde le gouvernement contre l'idée «dangereuse» de faire adopter le projet de réforme des retraites via le 49.3.

«Que la fin de l'histoire soit un 49.3, ça me paraît incroyable et dangereux», a prévenu Laurent Berger, ce dimanche 12 mars. Alors que le projet de réforme des retraites vient d'être adopté par le Sénat, le secrétaire général de la CFDT met en garde contre ce qu'il considérerait comme «une forme de vice démocratique».

Dans une interview au Journal du dimanche, il rappelle que «le débat n'a pas eu lieu à l'Assemblée nationale et il a été accéléré au Sénat, alors que ce dernier a l'habitude d'aller au bout des textes dans une ambiance sereine». Voilà pourquoi adopter la réforme des retraites grâce au 49.3 est selon lui «impossible».

Laurent Berger refuse de voir «une réforme à la fois très impactante pour la vie de dizaines de millions de gens, injuste de notre point de vue et mal bricolée» être adoptée «via cette procédure hâtive».

Après sept journées de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale contre la réforme des retraites, et avant une huitième mercredi, le leader de la CFDT souligne que «la détermination qui s'exprime dans la rue est en train de se transformer en colère».

«Ils se trompent»

Laurent Berger concède que «si le Parlement vote le texte [...] il faudra en prendre acte». Mais «c'est loin d'être fait» et «quoi qu'il en soit, le monde du travail en entier rejette cette réforme». «La contestation est massive, profonde et durable» et «ce n'est pas parce que le texte serait adopté que les gens vont se dire : "On passe à la séquence suivante". Ca c'est ce que les technos qui conseillent le gouvernement croient. Et ils se trompent».

Utiliser le 49.3 dans ce contexte reviendrait à adopter le projet de loi «sans tenir compte de l'expression du mouvement social», estime le syndicaliste. Et si cela arrive, «on ne se retrouvera pas, le lendemain matin, en train de discuter comme si de rien n'était.»

Laurent Berger assure qu'il «ne cautionne jamais la violence» mais qu'elle pourrait être une «conséquence malheureuse» du «mépris» subi selon lui par les opposants au projet de réforme des retraites. Décrivant le «ressentiment profond» du «monde du travail, il a réitéré l'appel des leaders syndicaux à l'organisation d'un référendum sur le recul de l'âge légal de la retraite à 64 ans.

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