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Réforme des retraites : des tensions entre manifestants et CRS après les réquisitions au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer

Ce mardi 21 mars, des centaines de manifestants contre la réforme des retraites se sont rassemblés au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), visé par des réquisitions. Trois CRS ont été blessés.

Quand ils ont appris, tôt ce mardi 21 mars, que le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) était visé par les premières réquisitions de personnels pétroliers en grève contre la réforme des retraites, les manifestants ont afflué. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l'ordre et trois CRS ont été «sérieusement blessés», selon la Préfecture de police.

Plusieurs centaines de syndicalistes étaient venus afficher leur soutien aux grévistes réquisitionnés. La CGT était majoritaire mais FO, FSU et Sud Education étaient également représentés.

Venus de toute la région, les protestataires ont notamment fait le déplacement à bord de dizaines de véhicules bleus siglés Enedis, profitant du trajet pour organiser une opération-escargot.

Une fois arrivés sur site ils ont bloqué l'un de ses accès et allumé des feux de palette. La situation s'est envenimée lorsque les manifestants ont voulu se diriger vers un autre accès protégé par les CRS, là où des camions citernes étaient en train de pénétrer dans le dépôt.

S'en est suivi un face à face tendu au cours duquel manifestants et forces de l'ordre ont échangé projectiles et gaz lacrymogènes. La Préfecture de police a indiqué qu'au moins deux des trois policiers «blessés sérieusement» ont été transférés à l'hôpital de Martigues. Les CRS ont finalement réussi à faire refluer les grévistes mais la situation restait pesante en début d'après-midi.

Un site stratégique

Situé à une trentaine de kilomètres de Marseille, le dépôt de Fos-sur-Mer est un site stratégique. Il approvisionne toute la Provence-Alpes-Côte d'Azur mais aussi l'est de l'Occitanie et expédie du carburant par oléoduc vers la région lyonnaise. Avec la grève, d'importantes tensions sont apparues ces derniers jours sur l'approvisionnement des stations-service des Bouches-du-Rhône, où 54% des établissements étaient en manque d'au moins un carburant et 41% étaient totalement à sec ce mardi matin.

Les pénuries sont même observées bien au-delà du département et particulièrement dans le Sud-Est, notamment dans le Gard (48% de stations en difficulté) et dans le Vaucluse (42%), où les préfectures ont décidé lundi de limiter les ventes de carburants, jusqu'à jeudi inclus, tout en interdisant la vente d'essence dans des jerricans.

Une situation qui a motivé la préfète de police à réquisitionner «trois salariés par relève» dès ce mardi, parmi les «personnels indispensables au fonctionnement du dépôt» de Fos-sur-Mer.

Les syndicalistes rejettent cette réquisition, «valable pendant quarante-huit heures en tant que de besoin» et la considèrent comme un «49.3 imposé aux grévistes», selon Julie Cavenel, de la CGT Enedis GRDF d'Avignon. La CGT Chimie a de son côté fait savoir qu'elle attaquait cette mesure en référé car, selon l'un de ses élus, Eric Sellini, «les réquisitions pour faits de grève sont illégales».

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