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Sondage : 63% des Français placent l'école privée devant le public pour suivre une meilleure scolarité

C'est au niveau de l'âge, du lieu de vie et surtout de la classe politique que les avis sont les plus divergents.  [©Damien MEYER/AFP]

Selon un sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD publié ce jeudi 1er février, plus de 6 personnes sur 10 (63%) estiment qu'en France on suit une meilleure scolarité dans les établissements scolaires privés que dans ceux du public.

Un résultat qui intervient alors que les principaux syndicats d’enseignants appellent à la grève et à manifester ce jeudi 1er février.

D'après un sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le Journal du dimanche, publié ce jeudi, 63% des Français pensent que ce sont dans les établissements scolaires privés du pays que l'on suit une meilleure scolarité.

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A l'opposé, 37% des personnes interrogées indiquent que les établissements publics sont plus à même d'offrir une meilleure scolarité comparativement au privé. 

Dans le détail, hommes et femmes sont assez unanimes dans leurs réponses pour préférer l'école privée au public. Ainsi à la question : «Selon vous, dans quels établissements scolaires suit-on la meilleure scolarité en France», 65% des hommes et 62% des femmes ont choisi de répondre les établissements privés.

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Les résultats sont également plutôt uniformes du côté de l'appartenance sociale, avec 63% des CSP+, 66% des CSP- et 61% des inactifs qui ont également répondu les établissements privés. 

C'est en réalité au niveau de l'âge, de l'origine géographique et surtout de la proximité politique que les avis sont plus partagés. Par exemple, si les sondés âgés de moins de 35 ans sont 57% à choisir les établissements privés, cet avis monte à 70% chez ceux âgés entre 50 et 64 ans (+ 13 points).

Par ailleurs, si 72% des habitants d'Île-de-France placent aussi les établissements scolaires privés au-dessus du public, cet avis descend à 61% pour les sondés ne vivant pas dans la région capitale.

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Reste que le contraste le plus saisissant se retrouve suivant la proximité politique des sondés. Les établissements scolaires publics ont ainsi la préférence de 54% des répondants proches de la gauche (45% ont répondu les établissements privés, 1% ne s'est pas prononcé). A droite, les réponses sont diamétralement opposées puisque 76% des sondés se disant proches de la droite ont, eux, opté pour les établissements privés, les considérant plus à même de délivrer une meilleure scolarité. Un avis partagé par 67% des sondés proches du centre (68% pour ceux proches de Renaissance).

Dans le détail, à gauche, on observe que ce sont les sympathisants d'Europe Écologie-Les Verts qui préfèrent le plus l'enseignement privé (54%), par rapport à ceux de La France insoumise (46%) et ceux du Parti socialiste (35%). À droite, les sondés proches de Reconquête sont quasiment tous en accord (96%) pour choisir les établissements privés. Les sympathisants du Rassemblement national sont 71% à placer l'enseignement privé au-dessus du public, tandis que ceux des Républicains sont 89% à l'affirmer.

Le privé a le vent en poupe

D'après le site vie-publique.fr, l’enseignement privé sous contrat comptait à la rentrée 2022 plus de 2 millions d’élèves, soit 17,6% des effectifs scolarisés, dans un peu plus de 7.500 établissements. Mais les chiffres officiels confirment aussi une montée en puissance des écoles privés hors contrat ces dernières années.

Au total, d’après les statistiques du ministère de l’Éducation nationale, on dénombrait ainsi en 2021 1.801 établissements privés hors contrat, soit quasiment 10 fois plus en dix ans.

De façon générale, les établissements privés ont donc le vent en poupe et cela peut s'expliquer au regard des difficultés rencontrées par l'éducation publique. La question des heures de cours non remplacées, au-delà de la polémique soulevée par les propos de la ministre de l'Education, Amélie Oudéa-Castéra, est notamment souvent mise en avant par les parents.

Les enseignants du public, eux, dénoncent depuis des années des salaires trop bas et des conditions de travail dégradées. Des griefs qui devraient, à coup sûr, être à nouveau soulevés ce jeudi alors qu'ils prévoient de manifester à Paris et dans de nombreuses autres villes.

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