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«Il y a aujourd’hui en France un lien entre insécurité et immigration», reconnaît la députée Renaissance Maud Bregeon

«Il y a aujourd’hui en France un lien entre insécurité et immigration», a affirmé Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, ce lundi, dans La Grande Interview sur CNEWS, après l'attaque au couteau dans le métro lyonnais ce dimanche.

Alors que quatre personnes ont été blessées, ce dimanche 26 mai, dans une attaque au couteau au niveau de la station de métro Jean-Jaurès à Lyon (Rhône), le principal suspect, un ressortissant marocain, sous obligation de quitter le territoire (OQTF), a été interpellé. De quoi relancer la question des liens supposés entre insécurité et immigration, qui pourrait être l'un des enjeux des prochaines élections européennes, dont le scrutin se tiendra le 9 juin prochain. 

«Cela fait des années qu'on travaille là-dessus et c'est effectivement extrêmement difficile. Il y a un sujet diplomatique de travail avec les pays d'origine pour avoir des laissez-passer consulaires, qui permettent d'exécuter les OQTF. On a fait passer une loi immigration il y a quelques mois qui nous permet de reconduire et d'expulser plus facilement des personnes en situation irrégulière coupables de crimes ou de délits sur le sol français, il faut maintenant être ferme», a avancé la députée. 

Selon Maud Bregeon, la France doit «regarder les choses en face» et être «lucide» sur le lien qui existe «parfois mais pas toujours», entre insécurité et immigration. «Il faut être aveugle pour affirmer le contraire», explique la députée. «Cela ne signifie pas qu'on essentialise les gens, un étranger n'est pas forcément égal à un délinquant, mais néanmoins il y a parfois un lien», a-t-elle nuancé. «Le président de la République l'a dit, le ministre de l'Intérieur aussi, cela doit nous amener à être encore plus fermes dans les réponses pénales», a conclu la députée Renaissance. 

Plusieurs biais pour analyser les chiffres

Pour rappel, si des statistiques montrent bien que les immigrés sont surreprésentés dans les faits de délinquance, et notamment en prison, plusieurs études, à commencer par celle du précédent Défenseur des droits, Jacques Toubon, ou encore celle du CEPII, le Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales, un organe directement rattaché au Premier ministre, montrent que ces chiffres sont basés sur des biais qui sont à prendre en compte dans leur analyse. 

Ces travaux montrent notamment que les «minorités visibles issues de l’immigration» sont «davantage contrôlées par la police, et donc arrêtées». Ils montrent aussi qu'une fois devant le tribunal, «à profil égal et délit égal, les étrangers ont plus de risques d’être condamnés, et les peines dont ils écopent sont plus longues». Ils sont donc davantage en prison.

Par ailleurs, en 2018, selon l'Observatoire international des prisons, 99,6% des condamnations d'étrangers concernaient des délits, et non des crimes. Selon l'Insee, en 2019, les étrangers sont surtout mis en cause pour des atteintes économiques et financières, comme le travail clandestin, la contrefaçon, et pour des vols.

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