Le collectif OIRCT (Observatoire international pour la réinstallation des cabines téléphoniques) a relancé la machine dans un parc de Grenoble, le 25 mars dernier... Et milite pour dire «stop à la numérisation de nos vies».
C'est au parc Marliave, espace vert bien connu de la cité iséroise, qu'est sortie de terre une cabine téléphonique en bois, pas tout à fait à l'image de celles que la France a connues, mais parfaitement fonctionnelle.
L'Observatoire international pour la réinstallation des cabines téléphoniques est à l'initiative de ce geste plus politique que nostalgique. Le projet : en réinstaller 22, dans une ville qui en comptait autrefois 400.
Vivre «sans fil à la patte»
Le collectif, fondé au printemps 2021, milite ardemment pour le retour de ce type de services : «le souhait de revoir des cabines dans les rues un combat pour la liberté», précise même leur site Internet.
«Liberté de ne pas avoir de téléphone portable. Liberté de ne pas être sans cesse pisté, calculé, évalué, flashcodé, QR-codisé.»
L'#Oirct, qui veut la réinstallation des cabines téléphoniques publiques, en a réinstallé une pérenne vendredi à #Grenoble. C'est assez amusant comme concept. Mais il faudra changer la définition du service universel pour pouvoir couvrir la France entièrehttps://t.co/Bd18jdSRhX
— Baptiste Hugot (@BaptisteHugot) March 28, 2022
«Le tout numérique laisse beaucoup de monde sur le bord de la route», a souligné l'un des fondateurs de l'OIRCT, Vincent Peyret, au Parisien.
«Cela complique l’accès aux services publics ou à des aides». La cabine téléphonique serait «un symbole», pour «revendiquer un droit à vivre sans smartphone, sans fil à la patte».
Dans leur cabine en bois, l'appel est gratuit. Et le geste se veut militant, d'autant plus à Grenoble, considérée comme «la Silicon Valley française», assure Vincent Peyret. Le projet, lui, n'aura coûté que 74 euros.
Les cabines téléphoniques, apparues à la fin du 19e siècle en France, ont décliné avec l'apparition du téléphone portable. Fin 2017, elles disparaissent petit à petit. En 2020, il n'en restait que 26 sur le territoire.