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Energie : l'Algérie pourrait augmenter de 50% ses livraisons de gaz à la France

Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont signé un accord de «partenariat renouvelé» ce samedi, à Alger. [LUDOVIC MARIN / AFP]

La visite d'Emmanuel Macron en Algérie pourrait s'accompagner d'une hausse des importations de gaz algérien en France. Selon Europe 1, les livraisons pourraient augmenter de 50%.

C'est l'un des engagements qui résulterait de la visite du président Emmanuel Macron en Algérie. Selon les informations d'Europe 1, les importations de gaz algérien à destination de la France pourraient augmenter de 50% dès les prochains mois.

Ce vendredi, dans une conférence de presse, Emmanuel Macron déclarait que «la coopération franco-algérien n'est pas de nature à changer la donne et à nous permettre de diversifier davantage compte tenu de la structure même de notre relation sur ce sujet».

Engagement oral

À noter que durant ce déplacement, la délégation française était accompagnée de Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie (ex Gaz de France et Suez). Celle-ci a d'ailleurs rencontré le ministre algérien de l'Énergie et des mines et le dirigeant de Sonatrach, mastodonte de l'exploitation de pétrole et de gaz.

Toutefois, aucune déclaration officielle n'a été faite sur le plan d'échanges commerciaux liés à l'énergie. Toujours selon Europe 1, cette hausse n'est pour l'instant qu'un engagement oral entre Alger et Paris. Des échanges seraient en cours entre Engie et le gouvernement algérien pour définir les modalités de ce nouveau pacte.

Ce dimanche, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a déclaré que «des annonces seront faites prochainement», tout en indiquant qu'il «ne peux pas confirmer» les informations d'Europe 1.

L'Algérie n'est pour l'instant qu'un fournisseur secondaire de la France, qui importe principalement de Norvège (36%), de Russie (17%), des Pays-Bas (8%), du Nigéria (7%) et du Qatar (2%). Tout en sachant que la France dépend peu du gaz dans son mix énergétique, aux alentours de 20%.

Avec le conflit russo-ukrainien, ayant entraîné l'arrêt d'importation de gaz russe, le gouvernement français trouverait une solution de repli. À cette heure, la part algérienne dans le mix énergétique n'équivaut qu'à 8% du total.

1.000 milliards de m3 de gaz produits chaque année

Le gaz algérien est une manne financière colossale et de plus en plus prisée. En 2021, l'entreprise Sonatrach a réalisé un chiffre d'affaires de 35,4 milliards de dollars, en hausse de 75% par rapport à 2020.

Au total, l'Algérie produit 1.000 milliards de m3 de gaz chaque année, soit l'un des plus gros réservoirs au monde. La moitié est exportée, principalement vers l'Italie, son plus gros client, et l'Espagne. La France importe, elle, quatre milliards de m3, suivant les engagements du traité franco-algérien post-indépendance de 1965.

Mais de nombreux spécialistes doutent de la capacité de l'Algérie à pouvoir fournir plus de gaz pour ses partenaires. Abdelmajid Attar, ancien ministre algérien de l'Énergie, a déclaré qu'avec la crise ukrainienne, «elle pourrait fournir à l'Union européenne, deux ou trois milliards de m3 de plus, au grand maximum».

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