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Elections européennes : les scrutins les plus marquants depuis 1979

Les élections européennes de 2014 voient les partis eurosceptiques monter en puissance. Ils se partagent près de 150 sièges au Parlement, mais restent toujours loin derrière le PPE et les socialistes. Les élections européennes de 2014 voient les partis eurosceptiques monter en puissance. Ils se partagent près de 150 sièges au Parlement, mais restent toujours loin derrière le PPE et les socialistes. [JOHN THYS / AFP]

Depuis 1979, les élections européennes se déroulent tous les cinq ans, pour permettre aux citoyens d'élire leurs représentants au Parlement européen. Mais certains scrutins ont eu plus d'impact sur l'Histoire du Vieux Contient que d'autres.

1979 : premières élections au suffrage universel

Il y a quarante ans, du 9 au 12 juin 1979, se tenaient les premières élections européennes au suffrage universel direct. Auparavant, les membres du Parlement européen étaient nommés par les parlements nationaux de chaque pays. Les électeurs des neuf pays membres à l'époque de la Communauté économique européenne (CEE), ancêtre de l'Union européenne (UE), sont concernés.

Ce scrutin voit arriver en tête deux groupes politiques, qui dominent encore aujourd'hui la vie politique européenne : le Parti socialiste européen (PSE, gauche, devenu l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen en 2009), auquel appartient le Parti socialiste français, et le Parti populaire européen (PPE, droite), au sein duquel siègera une partie des eurodéputés de l'UDF de Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République.

Tête de liste du parti présidentiel en France, Simone Veil est élue, à la suite de ces européennes, présidente du Parlement européen. Elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste. A noter que ces élections sont un succès en termes de participation. Elle atteint 62 % en moyenne (60% en France), un taux qui n'a plus jamais été atteint depuis.

1999 : le parlement passe à droite

Jusqu'ici majoritaires au Parlement européen, les socialistes sont devancés pour la première fois, lors des élections de 1999, par le PPE. Grâce au ralliement de formations plus conservatrices et du RPR français - qui siégeait jusqu'ici au sein de la droite souverainiste -, le groupe politique de droite remporte 53 sièges de plus que le PSE. Il ne lâchera plus les commandes du Parlement lors des élections qui ont suivi depuis.

En revanche, en France, c'est le PS de François Hollande qui l'emporte assez largement (21,9 % des voix), devant le RPF de Charles Pasqua (13,1 %) et le RPR de Nicolas Sarkozy (12,8 %).

Tandis que, depuis 1979, le Parlement européen voit ses pouvoirs s'élargir progressivement, les élections de 1999 marquent une étape importante. A la suite de l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam (signé en 1997), est introduite la procédure de codécision, dans la plupart des domaines législatifs, entre le Conseil de l'UE et le Parlement. Les pouvoirs de contrôle de ce dernier sur l'exécutif européen, représenté par la Commission, sont également accrus, car la nomination du président de la Commission doit dorénavant être approuvée par le Parlement.

2004 : un scrutin à plus de 300 millions d'électeurs

Le 1er mai 2004, dix pays intègrent l'UE : Chypre, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Slovénie. Un mois après le plus grand élargissement du club européen de l'histoire, désormais composé de 25 Etats, des élections européennes ont lieu. Pour la première fois, le nombre d'électeurs passe la barre des 300 millions, 352 pour être précis (contre 270 millions en 1999), qui doivent élire 732 députés européens.

Loin de relancer la participation, l'élection bat son taux d'abstention le plus élevé (54,5 %). Pire, les dix pays venant de rejoindre l'UE enregistrent une participation moyenne de 40,4 %, contre 52,7 % pour les quinze membres plus anciens. Seuls Chypre et Malte arrivent à atteindre plus de 50 % de participation parmi les petits nouveaux. Dans l'hémicycle, le PPE conserve tranquillement sa majorité, avec 268 députés, contre 200 pour les socialistes du PSE.

2014 : poussée historique des eurosceptiques et abstention record

Les élections européennes de 2014 sont marquées par la poussée historique des partis eurosceptiques d'extrême-droite un peu partout en Europe. En France, le Front national (devenu Rassemblement national en juin 2018) de Marine Le Pen arrive en tête, tout comme l'Ukip de Nigel Farage au Royaume-Uni (qui prônait déjà la sortie du pays de l'UE) et le Parti du peuple au Danemark. En Allemagne, la parti anti-européen Alternative pour l'Allemagne (AfD), créé l'année précédente, fait une percée, en obtenant 7 % des suffrages, ce qui lui permet d'entrer au Parlement européen.

Ces partis europhobes se répartissent dans trois groupes politiques dans l'hémicycle, qui comptent aujourd'hui près de 150 eurodéputés (sur 751) : les Conservateurs et réformistes européens (CRE), Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) et Europe des nations et des libertés (ENL), créé en juin 2015 autour du FN de Marine Le Pen et de la Ligue de Matteo Salvini. Le PPE (centre-droit) reste tout de même majoritaire au Parlement, devant les socialistes.

L'autre grand vainqueur de ces européennes est l'abstention. Elle atteint en effet un niveau record, à 57,4 %, soit légèrement plus qu'en 2009 (57,0 %). La France est dans la moyenne européenne, avec un taux de 57,6 %, soit moins que celui enregistré cinq ans auparavant (59,4 %). C'est la Slovaquie qui détient le record du taux d'abstention pour ce scrutin de 2014 (87 %).

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